On se souvient des « Propos » du philosophe Alain qui donnait à lire, dans des articles courts, des méditations sur des sujets qu’il interprétait en philosophe. Même s’il se réclame d’opinions divergentes par rapport à son confrère, il lui trouve une modernité telle qu’il nous invite d’emblée à le relire, notamment « Les entretiens au bord de la mer ». Mais pour Comte Sponville, le plus contemporain des philosophes est sans doute Montaigne auquel un seul article est spécifiquement consacré, mais qui semble éclairer l’ensemble de ce choix de textes. Montaigne est moderne parce qu’il introduit une faille entre connaissance et vérité…c’est à dire qu’il ne laisse plus de place au dogmatisme…C’est bien cela qui en fait un penseur moderne : il fait de la philosophie un chemin à parcourir pour lutter contre le dogmatisme et l’intolérance ?.
Des articles comme l’éblouissant « En écoutant Beethoven » démontrent que la philosophie applique son acuité à toutes les sphères de l’émotion, de la connaissance, du vivre…
Comte Sponville, dans cet entretien, nous donne le goût et la curiosité de nous interroger sur le monde, d’aller investiguer ce qui nous y intrigue et de ne jamais lasser notre curiosité de comprendre.
Edmond Morrel
Montage interview : Wilhem De Baerdemaeker
Quatrième de couverture :
Philosopher pour tous, sans préparation, sans précaution, et dans la langue commune : tel était le pari d’Alain, dans ses célèbres Propos. Tel est celui d’André Comte-Sponville, dans les siens. La philosophie, pour lui, est le contraire d’une tour d’ivoire ; elle n’existe que dans le monde, que dans la société, et d’autant mieux qu’elle ne cesse de s’y confronter. Ecrire dans les journaux, c’est penser dans la Cité, comme il convient, et pour elle. Ces 101 propos, le plus souvent inspirés par l’actualité, constituent la plus vivante des introductions à la philosophie, mais aussi davantage : un livre de sagesse et de citoyenneté.