Julien Bosc, rencontre avec un poète et un éditeur de poésie
Julien Bosc est poète et éditeur de poésie contemporaine. A ces deux titres il occupe une place rare et indispensable dans la littérature française du XXI ème siècle. « Le phare du Cousseix » est à la fois le lieu où il habite, en Creuse, depuis vingt ans, et le nom qu’il a donné en 2013 à l’indispensable collection de poètes qu’il y publie à raison de cinq par an. Les plaquettes sont composées à l’ancienne, sur linotype, et numérotées, pour les deux cent premiers exemplaires. Elles offrent au lecteur un premier contact charnel avec l’épaisseur du papier, l’élégance du caractère, le bonheur de la mise en page. Mais surtout, elles ouvrent sa curiosité à un répertoire poétique dont chaque volume réconcilie le lecteur avec la vraie poésie écrite aujourd’hui. Elles lui font oublier les impostures textuelles et formalistes qui si souvent l’ont éloigné de la poésie, lorsqu’il se trouvait confondu devant des textes incompréhensibles, ce qui est le moindre mal, mais surtout dépourvus de la capacité de déclencher le lumineux mystère de la poésie vraie et sensible.
Si vous appartenez, comme moi, à cette famille de lecteurs qui se sont détournés de la poésie par lassitude d’être sans cesse bernés par ces assemblages de la fausse modernité, oubliez ces trahisons-là et ouvrez n’importe quel ouvrage publié au Phare du Cousseix » pour retrouver les émotions inépuisables de l’immersion poétique.
Voilà pour Julien Bosc, éditeur de poètes comme Paul de Roux, Françoise Clédat, Jean Christophe Belleveaux, Jacques Lèbre, et d’autres que vous trouverez sur le site http://www.lephareducousseix.com
Qu’en est-il de Julien Bosc, poète ? Ce poète qui a l’élégance de ne pas s’auto-éditer et dont il faut trouver les ouvrages au catalogue d’autres maisons, aussi exigeantes que la sienne, comme celles qui ont publié ses trois derniers recueils, « La Coupée » (Éditions Potentille, 2017), « Le Corps de la langue » (Quidam, 2016) et « De la poussière sur vos cils »(La tête à l’envers, 2015). Dans ces textes nous retrouvons ce qui nous avait frappé en lisant les auteurs qu’il édite : une puissance d’évocation nourrie par une poésie narrative et musicale, une capacité d’épuiser la faculté poétique de la phrase pour en proposer au lecteur une construction ultime, définitive, une recherche toujours aboutie, d’entrelacer l’intelligibilité et la force musicale du texte (lisez le à haute voix, vous entendrez alors ce constant sous-bassement rythmé qui donne sa force à chacun des poèmes, mais aussi une sorte d’élan inépuisable et lumineux).
A Cousseix nous avons rencontré l’éditeur et le poète . Nous l’avons interrogé sur ces deux démarches. Il les évoque avec la réserve de l’artisan, conscient de la part d’inconnu qu’il explore. La parole lui semble parfois effleurer seulement l’ambition idéale du poète éloigné de la table d’écriture et qui se croit maladroit. A l’écouter vous entendrez qu’il n’en est rien : la sincérité de l’artisan place les mots à leur juste place, authentique et sincère. Il nous lit enfin quelques fragments de ses poèmes que d’ores et déjà il s’agit de placer aux côtés des classiques, vrais poètes de notre siècle.
Jean Jauniaux, Cousseix Juillet 2017
Sur le site de la maison d’édition « Le phare du Cousseix » :
« Créé en 2013 par Julien Bosc, le phare du cousseix édite chaque année cinq plaquettes de poésie contemporaine. Vers, versets ou proses de 2 in quarto où la voix du poète navigue à l’estime en quête d’un port d’attache – rivage ou feu – afin d’éviter les naufrages, la dispersion des fleurs de cerisier, des cendres et des mots ou cailloux si soufflent des vents d’oubli. »
Actualité :
Vous pourrez rencontrer l’auteur en dialogue avec le romancier Jean-Daniel Baltassat lors de la Journée du Livre Felletinhttp://www.journeedulivre.fr/edito/, le 11 août à 10h30. Ne manquez pas d’assister à cet échange entre deux auteurs qui s’estiment et s’apprécient, liés à la fois par l’amitié mais aussi par la haute exigence de leurs écritures, poétique pour l’un, romanesque pour l’autre.