Ecoutez Nicolas de Mar-Vivo au micro d’Edmond Morrel
La Tricoterie mérite décidément bien cette appellation qui en fait depuis plusieurs années déjà un lieu de rencontres, un lieu de liens qui se tissent, qui se tricotent.
En ce premier dimanche de novembre, malgré l’heure d’hiver, les feuilles mortes sur lesquelles glissent les pneus de mon scooter, le froid triste je m’y suis rendu, attiré par une présentation de trois nouveautés publiées à l’enseigne d’une maison d’édition que j’avais la curiosité de découvrir : « Eléments de langage », créée par Nicolas de Mar-Vivo. Ce dernier se présente comme « linguiste fennophile, indisciple du professeur Froeppel, (…) polygraphe. Il vit, lit et écrit à Bruxelles. On peut aussi le croiser sur son canoë, remontant une rivière finlandaise, ou sur les bords de la Méditerranée, à Mar-Vivo, justement. ».
De Finlande, où il a enseigné le français, il a sans doute ramené ce goût du canoë mais aussi un curieux insecte métallique qui orne les livres qu’il publie : un lukutoukka, animal improbable dont la traduction du nom pourrait être « insecte qui lit » …
Autre aliment pour ma curiosité, la dénomination de ses trois lignes éditoriales. Les Objets Littéraires Non Identifiés (OLNI) ouvrent la marche, suivis des Objets Ludiques Non Usuels et d’un Objet Multilingue Non Identifié (cette collection ne compte à ce jour qu’un seul ouvrage composé d’aquarelles ornées de textes en anglais, français et finnois)
Une maison d’édition originale ?
Comment en douter lorsque l’on prend connaissance de ce que cache ce « Comptoir éditorial indépendant » :
« Eléments de langage est un comptoir éditorial indépendant spécialisé dans la littérature hors la loi du marché. Il ne recherche pas le profit mais de nouveaux espaces littéraires pour y faire résonner des voix singulières. Mettre le langage en réflexion pourrait être sa devise car il ne craint ni la pompe ni la blague. Il décortique les discours comme les crustacés, avec les doigts. Sa figure de prédilection pourrait être celle du retournement. Délibérément pyromane, il n’a qu’un but : mettre le feu à la langue de bois (ressource plus que renouvelable), pour dégeler les paroles et les laisser fondre sur vous, plus vives que jamais. »
Lorsque je suis arrivé devant les étagères de la Tricothèque, étaient déjà installées, encadrant leur éditeur, deux auteures maison : Edith Soonckindt (« La femme défaite ») et Caroline Coppé (« Nommons le mot nomade »).
Au terme de la rencontre, nous avons essayé d’en savoir davantage sur cette atypique aventure éditoriale et son sémillant instigateur.
Après avoir écouté cet entretien, vous conviendrez comme moi, que voilà une collection de livres originaux qui valent le détour et pourquoi pas de s’abriter à la fin de l’année sous les sapins finlandais ?
Edmond Morrel, La Tricoterie, Bruxelles, le 6 novembre 2016.
Eléments de langage propose trois collections :
O.L.N.I. (objets littéraires non identifiés) : consacrée à l’art littéraire contemporain en langue française,
O.M.N.I. (objets multilingues non identifiés) : consacrée à la littérature européenne présentée en mode multilingue,
O.L.N.U. (objets ludiques non usuels) : consacrée à la loufoquerie belge et internationale,
des livres de poésie.
un atelier de création littéraire
Eléments de langage, c’est aussi un lieu vivant où se concoctent nos publications, où se trament des intrigues et s’élaborent des expositions.
Une adresse : avenue Albert 79, 1190 Bruxelles
(ouvert le mardi de 15 h à 18 h, ou sur rendez-vous, ou bien selon notre actualité)