A l’occasion d’Europalia Chine et de la publication de son dernier roman, « La dure loi du Karma », traduit (remarquablement) en français par Chantal Chen-Andro, le romancier MO YAN confie à Edmond Morrel sa perception du travail du romancier, ses rituels d’écriture, la place du roman dans l’apprentissage de la Chine pour un Occidental, la traduction de ses œuvres…
Par le truchement de son interprète, l’auditeur entrera dans l’univers si particulier de cet écrivain à placer parmi les plus grands romanciers contemporains. Les voix se succèdent en chinois et en français plutôt que de se chevaucher : cette construction de l’interview rythme et fragmente dans la double musique des langues l’invitation à lire l’œuvre de Mo Yan.
Pour nous familiariser avec la Chine littéraire, nous nous sommes tournés vers Natacha Wallez qui signe une « Introduction à la littérature chinoise » dans la dernière livraison de la revue des romans « INDICATIONS ». On sait que cette revue, qui porte allègrement ses soixante ans d’âge, confie à de jeunes critiques littéraires le soin de recenser les romans qui font l’actualité éditoriale ou qui s’inscrivent dans une manifestation culturelle plus large, comme c’est le cas avec EUROPALIA CHINE.
Natacha Wallez présente dans cette rencontre la place qu’occupe MO YAN dans la littérature chinoise contemporaine. A l’écrit comme à l’oral, elle est un truchement passionné et d’une clarté exemplaire entre l’Occident et la Chine.
Comme nous, elle veille à ce que l’œuvre de MO YAN ne soit pas réduite à une fenêtre sur la Chine, mais trouve sa place aux côtés de Faulkner ou Garcia Marquez, c’est à dire au-delà des frontières. Mais cette approche ne signifie en rien, au contraire !, perdre sn identité : ce que tout écrivain cherche à chaque mot, à chaque ligne de son œuvre.
Edmond Morrel