« Oui, c’est à l’image formulée, verbale ou visible, d’apparaître. Elle est le sang, elle est la vie. » (Philippe Jones)
A ne pas manquer, du 14 novembre 2025 au 1er février 2026, une exposition consacrée à Philippe Jones et à l’amitié que le poète entretenait avec les artistes Lismonde, Raoul Ubac, Gaston Bertrand, Ania Staritsky, René Mels, Jo Delahaut, André Willequet, Antony Zydroń, Jacques Lacomblez, Gustave Marchoul, Gabriel Belgeonne, Roger Dewint, Pierre-Yves Soucy, Claude Viallat…Aucun autre lieu que la Wittockiana n’aurait pu devenir l’écrin idéal pour une exposition alliant l’écriture et l’art , aucun n’aurait pu mieux convenir pour accueillir ces éditions combinant art poétique, art plastique et art de la reliure. En parcourant les deux salles consacrées à Livre ouvert, livre fermé, le public aura l’occasion d’admirer un foisonnement d’oeuvres,
Jaillir saisir (illustrations de Raoul Ubac ; relieur de Liliane Gérard), D’un espace renoué (illustrations de Jo Delahaut ; reliure de Jo Delahaut et Hedwige Gendebien), Paroles données (illustrations d’André Willequet ; reliure de Jo Delahaut), Indice d’ailleurs (illustrations de Jacques Lacomblez et Antoni Zydrón), Racine ouverte (illustrations de René Mels), L’un l’autre (aquarelles de Claude Viallat ; reliure de Jessica Astier et Camille Boisaubert), Paysages (illustrations de Gustave Marchoul ; emboitage de Françoise Grégoire), Paysages (Illustrations de Gustave Marchoul), Paysages (illustrations de Georges Raepsaet)

Souvent le livre exposé est accompagné d’envois autographes échangés entre l’artiste et le poète à propos de leurs ouvrages, soulignant régulièrement la symbiose entre les deux modes d’expression. En parcourant l’exposition, on ne peut s’empêcher d’admirer l’entrelacement complice dans l’inspiration entre un poète et ses amis plasticiens. Chaque livre exposé est une œuvre littéraire dont la puissance d’évocation poétique illumine chaque page, et donne à voir au plus près ce qu’elle a pu inspirer chez les artistes.
Philippe Jones nous en avait évoqué l’importance mais aussi la richesse dans un entretien qu’il nous avait accordé à propos du livre Image verbale, image visible – un titre qui aurait convenu à l’exposition.
A propos du livre « Image verbale, image visible » (Editions Le Taillis Pré, 2013) :
Yves Namur, créateur et animateur du Taillis Pré, ne pouvait être mieux inspiré que de solliciter Philippe Jones pour ce livre inaugurant en 2013 la collection « Essais et témoignages » : le poète entrelace volontiers son écriture aux images qu’elle inspire à autant d’artistes qui sont devenus amis ou complices. La table des matières est un formidable catalogue dont rêverait plus d’un galeriste d’art contemporain. Nous ne citerons pas tous les noms : à chacun d’y aller voir ! Au cours de l’entretien que nous a accordé Philippe Jones, quelques artistes ont été évoqués au fil de l’évocation du livre : Jo Delahaut, Lismonde, Roger Dewint, Ania Staritsky, Maurice Pasternak…Hommage au livre-objet, à l’amitié des artistes, à la poésie et à l’image, ce livre est aussi une autobiographie par allusions, par effleurements. Une façon aussi d’entrer dans l’univers si particulier de celui qui termine ainsi le livre : « Oui, c’est à l’image formulée, verbale ou visible, d’apparaître. Elle est le sang, elle est la vie. » Et dans le cas de Philippe Jones, comme le souligne justement Thierry Horguelin – qui a été le maître d’oeuvre éditorial attentif et attentionné de cet ouvrage – :
« Philippe Jones mène une double vie de poète et d’historien d’art. Les mots et les images, l’amour des livres et la complicité avec les artistes ont occupé dès sa prime jeunesse une part essentielle de son existence »
On écoutera aussi l’interview « croisée » avec Roger Dewint à propos de Tout est brume
Le poète et l’artiste Roger Dewint racontent dans cette interview le cheminement du travail du poète et celui du graveur. Lors de cet entretien, ils se trouvaient face à face, le livre ouvert entre eux…Le graveur Roger Dewint a mis en image trois poèmes de Philippe Jones. Nous avions réuni autour du micro le poète et le dessinateur pour un échange complice entre deux grands artistes qui semblent se découvrir continûment dans la lecture réciproque de leur travail.
Jean Jauniaux, Bruxelles, Wittockiana (novembre 2025), chez Philippe et Françoise Roberts- Jones et dans l’atelier de Roger Dewint (enregistrement de différentes interviews)
Sur le site de la Wittockiana :
Entre le livre clos et les pages feuilletées se dévoile tout un monde : celui où la poésie devient matière, et le livre, œuvre d’amitié. L’exposition « Livre ouvert, livre fermé » invite à découvrir les livres de poésie de Philippe Jones, réunis au sein de la précieuse collection de Michel Wittock. Ce dernier fit relier avec soin, par des artisans de confiance, les ouvrages offerts par le poète, transformant ces volumes en véritables objets d’art. Chaque livre raconte bien plus qu’une histoire écrite : il dévoile un univers où le texte dialogue avec la typographie, les illustrations, la qualité du papier ou encore la beauté de la reliure. Ces détails, discrets mais essentiels, prolongent la poésie et en révèlent la profondeur. D’une création à l’autre s’est jouée une fabuleuse aventure humaine : celles des rencontres et des rebondissements qui ont nourri ces œuvres, celles des amitiés qui se sont nouées avec Lismonde, Raoul Ubac, Gaston Bertrand, Ania Staritsky, René Mels, Jo Delahaut, André Willequet, Antony Zydroń, Jacques Lacomblez, Gustave Marchoul, Gabriel Belgeonne, Roger Dewint, Pierre-Yves Soucy, Claude Viallat…Plonger dans ces livres, c’est parcourir une kyrielle de sensibilités et d’émotions qui ont marqué le monde du livre et de la poésie en Belgique au tournant du siècle.
Dans les archives sonores de « L’ivresse des livres » (toujours accessibles au moyen des liens figurant en bas de cet article, et déposées aux Archives et musées de la littérature (AML)) figurent en bonne place plusieurs entretiens avec Philippe Jones.
L’un d’entre eux est consacré à Image verbale, Image visible paru aux Éditions Le Taillis Pré :
Nous attirons l’attention sur cette interview et cet ouvrage car, d’une certaine manière, ils sont à l’origine de l’exposition Livre ouvert, livre fermé : Philippe Jones à la Wittockiana.
Quelques interviews sonores de Philippe Jones (toutes les interviews réalisées par Jean Jauniaux sont déposées aux Archives et Musée de la littérature) Poésie 1944-2004 et Couleurs d’un éveil et Tout est brume
Françoise Roberts-Jones, l’épouse du poète, a accompagné la conception et réalisation de l’exposition. Elle a prêté un grand nombre des oeuvres exposées, ainsi que les échanges de lettres entre le poète et les artistes exposés, réalisant ici aussi un exceptionnel travail d’archivage et de mémoire d’une vie consacrée à l’art et à la poésie. Une visite en sa compagnie est programmée le dimanche 7 décembre à 11h00. Il convient de s’inscrire sur le site
Ouvert du mercredi au dimanche de 10:00 à 17:00
Ouvert sur réservation les mardis, de 10:00 à 17:00
Fermé les lundis.
23 rue du Bemel
1150 Woluwe Saint-Pierre
