Pour une éthique du langage « Paroles toxiques, paroles bienfaisantes », le dernier essai de Michel Lacroix

Editions Robert Laffont Collection « Réponses »

Il y a 20 ans , Michel Lacroix publiait un premier essai intitulé « La politesse » et couronné par le Grand prix de l’Académie française. Dans cette rencontre, nous essayons de comprendre comment cette « éthique du langage » qu’il nous donne aujourd’hui, s’inscrit dans le cheminement balisé déjà par ces deux livres.

L’essai de Michel Lacroix se lit d’une traite, chaque propos est d’une limpidité éclairante et, à n’en pas douter, nous veillerons dorénavant à cette véritable « écologie du langage » à laquelle nous invite le philosophe.

Edmond Morrel

Sur le site de Robert Laffont

« Paroles de bienvenue, d’encouragement, de tendresse, de confiance, de pardon ou paroles de reproche, de dénigrement, de rejet…, les mots comptent autant que les actes en ce qu’ils peuvent être libérateurs ou aliénants. D’où la nécessité de s’interroger sur une éthique de la parole. Car pour Michel Lacroix, en terme de morale, l’axe « que dois-je faire ? » n’est pas suffisant, il faut aussi s’interroger sur le bon usage de la parole.
Traditionnellement la morale du langage s’organisait autour de la véracité ou du mensonge. L’auteur, lui, choisit d’élaborer une « éthique de la parole » en fonction du bien-être ressenti par l’individu. S’appuyant sur les courants qui ont mis en lumière l’impact psychologique de la communication comme l’école de Palo Alto, la philosophie de la politesse et la pragmatique linguistique, le philosophe propose une charte de la bonne communication construite autour d’une parole polie, attentionnée, partagée, positive, respectueuse des absents, tolérante, responsable et messagère de vérité subjective et objective.
Cette éthique de la parole valorisée et mise en place dès le plus jeune âge est, pour le philosophe, nécessaire pour freiner les dérives déshumanisantes du travail, pour endiguer la dégradation des relations sociales et pallier les carences graves qui subsistent dans la sphère familiale et éducative. Sans chercher à donner de « recettes miracles », il propose un art martial du langage qui permet de se comporter de façon éthique et efficace face à un interlocuteur dont le comportement verbal serait justement non éthique. »