Une des fonctions du romanesque, quelle que soit la forme dans laquelle il se décline -romans, nouvelles, bennes dessinées- réside dans l’irremplaçable pouvoir d’évocation qu’il engendre chez le lecteur.
La série « India Dreams » est particulièrement exemplaire à cet égard, comme d’ailleurs les autres séries des Charles (notamment le vertigineux « Africa Dreams »). Si le travail de mémoire et son corollaire , l’éducation à l’Histoire, constituent des exigences inaliénables, le romanesque en est un des outils les plus efficaces : se plaçant au niveau de l’individu, de l’humain, il permet de mesurer à la fois le proche et l’horizon, le singulier et le général, l’émotion et l’information.
Edmond Morrel
Nous avions rencontré Maryse et Jean-François Charles à l’occasion de la publication de l’album n° 6 des « India Dreams ». Nous vous en proposons l’enregistrement.
Dans « Livres-échanges » les entretiens d’Edmond Morrel sont relayés par Levif-L’express.be
Sur le site de Casterman :
India Dreams
Londres, décembre 1944. Emy déteste les Indes. 16 ans plus tôt, elle y a perdu ses parents. Et voilà que resurgit le passé. De façon fortuite, Emy prend connaissance du journal intime de sa mère, Amélia, jeune femme résignée, à peine sortie des principes de l’Angleterre Victorienne, et confrontée, au travers d’une Inde dite impudique, au réveil de sa propre sensualité. « India Dreams » nous permettra de connaître son incroyable destin.
« Taj Mahal » :
Fin du XIXe siècle. Arrivés en Inde depuis Londres, tous les protagonistes de ce nouveau cycle d’India Dreams se mettent peu à peu en place pour que se noue un nouveau drame… À Calcutta, le juge Arthur Byle, nommé à la Cour Suprême, a bien du mal à faire accepter à son épouse Cybill l’exotisme envahissant de leur nouveau cadre de vie. Au Rajasthan, affecté au 8e régiment de lanciers du Bengale, le jeune capitaine Redfield doit supporter l’hostilité déclarée de son officier supérieur, tout en se préparant à affronter la terrible communauté des sectateurs de Kâli, les étrangleurs thugs. Tandis que dans l’état d’Awadh, accompagné de ses jeunes protégés Percy et Abe, le professeur Sybellius, fraichement exclu des grandes écoles d’Angleterre pour érotomanie, déclame des vers à tue-tête du haut de sa monture éléphantesque, sur la piste entre Calcutta et Agra : « Entendez-vous le silence annonciateur des tempêtes sur terre comme dans le cœur des hommes… »