« Le frère du pendu », un roman de la mémoire

De Marianne Dluszny aux Editions de La Différence

Deuxième volet du projet de trilogie auquel s’est attelée la romancière Marianne Sluszny, « Le Frère du pendu » reconstitue, par le biais d’un projet de documentaire du protagoniste central de ce récit, la vie de Meier Kovalsky. Parcourant l’histoire de l’Europe depuis 1880, date de naissance de Meier, jusqu’à nos jours, Sluszny, qui est aussi réalisatrice et monteuse de documentaires, construit son roman en tissant différents fils narratifs qui, petit à petit, reconstituent à travers le destin d’un homme, celui d’un continent. Le travail de mémoire auquel se livre l’écrivain illustre bien ce paradoxe de la fiction que résumait Aragon dans son invitation au « mentir-vrai ». Ce livre fait la démonstration de la capacité de la littérature à nous en dire davantage sur l’Histoire, en la faisant ressentir plutôt que connaître.

Edmond Morrel

Sur le site de l’éditeur

« Toi, Cécile Kovalsky », premier roman de Marianne Sluszny, évoquait une légende familiale et le malheur d’une diaspora juive émigrée à Bruxelles, moins intégrée qu’elle ne le croyait. Marianne Sluszny revient sur ces thèmes dans Le Frère du pendu.

Thomas, jeune cinéaste désespéré par sa rupture avec Rivka, fille de juifs orthodoxes, découvre dans un coffre lui appartenant une série de cahiers racontant la vie d’un aïeul de son ex-fiancée, un certain Meier, né en 1880 à Siedlice en Pologne. Il se passionne pour l’existence de cet homme, éternel exilé, révolté par la pendaison de son frère Saul par les cosaques en 1905, et décide de réaliser un film sur le destin mouvementé de ce personnage.