«Est-ce ainsi que les femmes meurent…»

A lire, toutes affaires cessantes ! Un grand livre d’un grand romancier : Didier Decoin

Mars 1964. Une jeune femme Kitty Genovese est assassinée à coups de couteau par un prédateur psychopathe. Le meurtre se déroule dans le quartier de Queens à New York. A leurs fenêtres, 38 témoins de l’agonie de Kitty. Pas un seul n’interviendra. Pas un seul n’appellera la police.

Didier Decoin a choisi ce tragique fait-divers pour le transformer en roman, un roman poignant, qui vous saisit à la gorge et vous étreint la conscience de cette question qu’un des personnages pose à la fin du récit : « Et toi ? Toi qu’aurais-tu fait si tu avais été témoin de ce massacre ? »

Dans cet interview, Didier Decoin raconte avec passion les éléments de ce drame qui l’ont amené à le choisir pour le décliner, le développer en fiction romanesque. Il évoque aussi Hemingway et Simenon pour aller plus loin dans ce que peut apporter la fiction romanesque à la compréhension de la complexité des êtres.

D’un des plus grands romanciers français contemporains, ces réflexions menées à partir de son dernier livre permettent de mieux cerner combien cet apport est irremplaçable.

Cette rencontre donne aussi l’envie irrépressible d’aller relire l’œuvre de Didier Decoin, notamment « Abraham de Brooklyn » et « John l’Enfer », deux chefs d’œuvre à re-découvrir en même temps que ce roman « Est-ce ainsi que les femmes meurent ».

L’épilogue du livre de Didier Decoin se clôture par une citation d’Albert Einstein : « Le monde est un endroit redoutable. Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, qu’à cause de ceux qui voient le mal et ne font rien pour l’en empêcher »