Laure Adler trace le portrait de Françoise Giroud avec l’admiration que lui inspira la fondatrice de l’Express, la militante de la cause féminine, la femme surtout, engagée dans tous les combats auxquels elle se livrait avec rage et conviction à tous les postes qu’elle occupa, dans la vie, dans le journalisme et dans la politique.
Le livre de Laure Adler a aussi cette vertu de nous donner envie de nous précipiter dans la librairie la plus proche et d’y réserver les livres de Françoise mais aussi de retrouver les éditoriaux à chacun desquels elle consacrait une journée entière…
Ces éditoriaux nous manquent cruellement aujourd’hui pour comprendre le monde…
Edmond Morrel
Présentation sur le site de l’éditeur
Et si Françoise Giroud était encore plus grande que sa légende ? Plus riche, plus complexe, plus intéressante que l’image d’Epinal de la jeune femme talentueuse qui devint la première journaliste de son temps ?
La trajectoire, on la connaît : engagée par Hélène Lazareff à la création de Elle puis cofondatrice de L’Express, et enfin chroniqueuse au Nouvel Observateur, l’ex script-girl de Jean Renoir avait le sens des phrases assassines : la griffe sous le sourire enjôleur. Compagne et complice de Jean-Jacques Servan-Schreiber, farouche opposante à la guerre d’Algérie, amie fidèle de Mendès France et de Mitterrand, celle qui « inventa » la Nouvelle Vague et roulait en décapotable fut une grande amoureuse, aimant le plaisir autant que le devoir. Femme politique, cette fille d’immigré turcs ne passa jamais son bac, mais devint Secrétaire d’Etat à la condition féminine sous Giscard d’Estaing. Travailleuse acharnée, élégante en diable, éprise de liberté, c’était une visionnaire, qui incarna la naissance de la femme moderne.
Mais on découvre ici que ce tempérament passionné a aussi ses zones d’ombre – expérience de la trahison, coup de folie passionnelle, tentative de suicide, mort d’un fils… Et si une phrase de sa mère, sur son lit de mort, avait déterminé sa trajectoire et son destin ?
A travers le portrait d’une femme d’exception, c ’est une époque de feu que ressuscite ici Laure Adler : un temps, pas si lointain, où l’on savait encore se battre pour des idéaux.