« Cinq ans avec Mandela » : l’écriture de l’ambassadrice de France renoue diplomatie et littérature.
De tous temps, les écrits de diplomates ont nourri l’appétit de comprendre le monde. Avec son premier livre, Joëlle Bourgois renoue magistralement avec cette tradition dans laquelle elle inscrit ces « Cinq ans avec Mandela », où elle raconte à la première personne et sans langue de bois son mandat politiquement incorrect dans une Afrique du Sud en pleine mutation.
Comme le souligne Nadine Gordimer (une des écrivains sud-africains couronnée du Prix Nobel de littérature), Joëlle Bourgois a écrit « un récit fascinant qui nous donne l’occasion de nous voir, tels que nous sommes, dans notre pays. ».
Le témoignage de Joëlle Bourgois franchit avec style, force et élégance la frontière qui sépare écriture et littérature. L’émotion est présente à chaque ligne lorsque l’ambassadrice évoque Nelson Mandela, cette figure historique dont elle nous donne à voir au plus près l’humanité rayonnante. Le récit nous permet aussi de mieux connaître une page de l’histoire du continent africain, de réveiller le devoir de mémoire à l’égard d’un système politique ignominieux, l’apartheid, et de comprendre les mécanismes du métier (de l’art ?) de l’ambassade.
Ici, il est vrai, la diplomatie telle que l’exerça Joëlle Bourgois, fut élevée au niveau le plus haut de l’engagement pour la défense des valeurs éthiques essentielles.