Un roman graphique d’Agustín Ferrer Casas paru aux éditions Paquet
Ah! quand l’Histoire est racontée par ces « histoires » avec un h minuscule qui en aident à la compréhension, on ne peut que se réjouir. Tout d’abord, quel meilleur instrument pour piquer la curiosité qu’un roman graphique , abordant un épisode de l’histoire mondiale par le biais d’ incidents de celle-ci, de personnages anonymes qui l’ont traversée, adoptant ce qui est l’ingrédient indispensable à tout récit, un point de vue. Dans « Tempête sur Cuba », il suffit de lire le « pitch » pour se rendre compte de tout ce que peut un « fait-divers »: un repérage par un photographe et une star de cinéma en vue du tournage d’un film. Rien que du banal. Oui, mais la star s’appelle Errol Flynn et le reportage a lieu à Cuba, en décembre 1958.
Voici le pitch tel qu’il apparaît sur le site de l’éditeur, PAQUET:
Quand le photographe Frank Spellaman voyage à Cuba pour accompagner le fameux acteur hollywoodien Errol Flynn, il n’imagine pas que ce simple déplacement professionnel va se transformer en cauchemar tropical. Agents de la CIA, membre de la mafia, directeurs de multinationales sans scrupules, services militaires… tous rivalisent pour sauver les restes du régime corrompu et violent de Fulgencio Batista avant que les guerrilleros de Fidel Castro ne rentrent à La Havane.
Quelques mots sur l’auteur, Agustín FERRER Casas
Agustin Ferrer Casas qui signe le scénario et le dessin (magnifique ligne claire réaliste!), a l’art de la mise en scène et du casting. Les lieux, les situations et les dialogues sont d’une vitalité stimulante pour le lecteur qui ne lâche pas l’album avant d’être arrivé au bout d’une première lecture, digne d’un film à rebondissements dont un réalisateur comme Spielberg est friand (on se met à rêver: et si le réalisateur de « 1941 » s’intéressait à cet album pour en réaliser une adaptation?).
Sur le site de Paquet, nous en apprenons davantage:
Il est un auteur espagnol autodidacte, dessinateur et scénariste, adepte de la ligne claire et des histoires sombres. Il a publié, seul ou en collaboration, « Gandhi, el maestro de la vida » (2004), « La nueva era del sueño » (2005) et « Las apasionantes lecturas del Sr. Smith » (2014). Avec « Le Chasseur de sourires », Agustin présente une de ses bandes dessinées les plus sombres, donnant vie au Dr. Dunne, un dentiste américain aisé, pendant les premières années de la guerre froide. Le patriotisme, les barbecues et le bon voisinage servent de toile de fond pour une histoire d’hallucinogènes, de meurtres et de secrets cachés derrière un beau sourire. Il vient de terminer son nouvel ouvrage, « Tempête sur Cuba » et travaille à la création d’un roman graphique, biopic sur l’architecte allemand Mies van der Rohe.
Une fois arrivé au bout de la première lecture, revenez, comme je l’ai fait, au début de l’abus et explorez la mise en scène des vignettes illustrant ce récit tonitruant! Vous en découvrirez un plaisir renouvelé, comme lorsqu’on relit un classique…
Edmond Morrel, le 14 juillet 2020.