Dans ma boîte à livres…(deuxième)

Ce sont les Editions ONLIT qui se sont manifestées ce vendredi dans ma « boîte à livres » avec trois livres: deux nouveaux romans inscrits au catalogue de cette belle maison dont on sait l’exigence et la qualité et un livre d’art au petit format.

Icône H. est le dernier opus en date de la romancière, académicienne, philosophe et essayiste littéraire Véronique Bergen que nous avions rencontrée à l’occasion de la parution de la parution de son exploration des Belgiques, un recueil parmi les plus intéressants de cette collection initiée par les Éditions KER. Dans Icône H., Véronique Bergen « projette au 21e siècle la légendaire Hélène, la plus belle femme du monde dont l’enlèvement par Pâris provoqua la guerre de Troie ». Le premier chapitre, « Hélène simulacre.com » s’ouvre sur cet incipit: « Mensonge le mythe de mes origines qu’on m’a biberonné quand j’étais enfant, bobard mon père changé en cygne pour copuler avec ma mère, bla-bla ma génitrice ovipare, moi née d’un oeuf. »

Le second roman se déploie sous le titre tchékhovien Une soeur. Pascale Toussaint (rencontrée elle aussi, en 2013, à l’occasion de la parution de plusieurs ouvrages, dont son premier roman J’habite dans la maison de Scutenaire, un récit inoubliable paru chez Weyrich Editions) à qui l’on doit ces derniers mois, une remarquable entrée en poésie avec Des lilas et des orages paru chez SAMSA, nous propose ici l’exploration d’un roman dont la narration conduit une nièce à explorer un secret de famille. La quatrième de couverture nous en donne le pitch: « Qu’est-il arrivé à la belle Agnès, la rebelle, l’amoureuse, pour que le jour de ses vingt ans, elle décide d’entre au couvent? »

L’incipit: « Elles s’encourent. On dirait qu’elles ont le diable aux trousses. A peine sonne la cloche, les vingt fillettes attrapent leur cartable au vol et filent droit à la maison. (…). C jour-là, subitement, l’institutrice a interrompu la leçon. La fin de la classe n’avait pas encore sonné. Elle a tourné le dos au tableau noir et à la ligne de majuscules qu’elle entamait de son écriture droite et irréprochable. Elle a déposé sa craie blanche et nous a apostrophées: « D! »(…). D…comme Dieu! »

Dans l’envoi de l’éditeur, un entrelacement de textes d’aliéner Debrocq et de photographies de Philippe Mailleux, sous le titre évocateur de Lisières. La quatrième de couverture du livre, dans la collection des petits formats de la maison, évoque la démarche des auteurs: « Le temps d’une dérive périphérique, ensemble, ils arpentent l’étrangeté et le surgissement. »

Jean Jauniaux, le 9 mai 2021