Pourquoi ne pas lire/relire/découvrir les « femmes de lettres (belges) oubliées » en cette Journée internationale des droits de la femme?

L’éditrice Sara Dombret a créé il y a quelques mois une nouvelle maison d’édition. dans le catalogue de celle-ci, une collection « Femmes de lettres belges oubliées » permet de découvrir, lire ou relire des romans dont la première publication a parfois été synonyme de combat pour la reconnaissance des femmes dans le cercle particulièrement masculin des lettres.

En ce 8 mars, pourquoi ne pas lire l’un ou l’autre des ces romans et ainsi saluer aussi l’énergie et l’enthousiasme d’une éditrice?

Nous avons rencontré à plusieurs reprises Sara Dombret dont on peut retrouver les interviews sur le site de « L’ivresse des livres » . Voici le lien vers l’interview que l’éditrice nous a accordée au moment du lancement des premiers titres de sa collection.

Les livres de la collection « Femmes de lettres oubliées » sont en vente dans toutes librairies et sur le site de l’éditrice. où on peut lire le projet tel que Sara Dombret le décrit:

« La Collection Femmes de lettres oubliées est une collection qui vise à rééditer et faire connaître des femmes de lettres belges oubliées, méconnues ou introuvables. Ce projet est né d’une question : pourquoi y-a-t-il eu tant de femmes écrivains en Angleterre au 19e et si peu en France et en Belgique ? N’avons-nous pas eu nos sœurs Brontë, nos Jane Austen, nos George Eliot ? Nos femmes n’ont-elles pas écrit ou bien ont-elles écrit des œuvres médiocres, opportunément disparues ? Nous faisons un véritable travail d’investigation pour retrouver ces femmes, leurs noms, mais aussi leurs œuvres. Et nous pouvons vous dire aujourd’hui que les femmes de lettres belges n’ont pas démérité. Une production abondante, et parmi laquelle beaucoup d’œuvres ont été primées. Le premier Prix Rossel de l’histoire a d’ailleurs été attribué à une femme. Et s’il a fallu attendre 1944 pour qu’une femme obtienne, pour la première fois le prix Goncourt, bien longtemps avant, en 1911, Modeste Autome de Marguerite Baulu était en lice pour l’obtenir. Si ces trésors ont été délaissés, c’est, en partie, en raison de la misogynie qui régnait au 19e. Considérant de manière générale que les femmes ne pouvaient avoir de talent, elles ont été exclues des canons littéraires établis à cette époque. Et, s’il existe quelques initiatives dans les universités, jamais aucune étude comparable aux Women studies anglo-saxonnes n’a été entreprise chez nous. Les Éditions Névrosée ont décidé de redonner vie à l’œuvre de ces femmes en les rééditant et en les faisant connaitre, afin de les rendre accessibles à tous. » (Sara Dombret)

Jean Jauniaux, le 8 mars 2021.