Editions Michalon
Livre passionnant et érudit, l’essai de François Ost se lit d’une traite.
Vous n’avez besoin pour y entrer d’aucune érudition de dramaturge, de philosophe ou de juriste : Ost est un pédagogue hors pair et un raconter d’histoire. Il vous tient en haleine de bout en bout de ce livre stimulant !
Pour vous en convaincre, écoutez l’entretien qu’il nous a accordé. Tout y est invitation à découvrir cet essai sur le droit et la littérature, mais aussi de lire (ou voir) les pièces qu’il évoque pour illustrer son propos. Nous avons choisi de parler avec lui de « Hamlet » et du « Marchand de Venise ». Mais dans Shakespeare, l’actualité n’est jamais absente, ni l’universalité. L’analyse que nous propose François Ost est un instrument idéal de décryptage et de compréhension de notre monde.
Tiens ? N’est-ce pas là aussi la fonction de la littérature ?
Edmond Morrel
Il est d’usage de parler de la langue de Shakespeare. Cet ouvrage démontre qu’on pourrait tout aussi bien parler du droit de Shakespeare. Poète national qui forge le roman politique et juridique de la nation anglaise au tournant de la Renaissance, Shakespeare est l’archétype de ces « législateurs cachés » dont parle Shelley. Souvent cité aujourd’hui encore par la Cour suprême des États-Unis, Shakespeare traite quelques-unes des questions juridiques les plus fondamentales : entre l’esprit et la lettre de la loi, équité et formalisme juridique, que choisir ? De quelle légitimité les princes peuvent-ils se prévaloir ? Entre le vrai, le faux et le vraisemblable, où passe la vérité légale ? Les lois pénales sont-elles faites pour être appliquées ? Entre vengeance et pardon, comment équilibrer la balance de la justice ? Ces questions, Shakespeare ne les traite pas à la manière d’un manuel de droit ; il les performe par la grâce du théâtre. Ses pièces sont des laboratoires des passions juridiques ; le faux est traqué derrière les apparences, et l’injuste dénoncé sous le légal. Réalisant un parcours buissonnier dans une œuvre monumentale, cet ouvrage s’attarde sur six chefs d’œuvre dont l’éclairage juridique révèle des dimensions insoupçonnées : Le Marchand de Venise, Mesure pour mesure, Richard II, Jules César, Hamlet, et Le Roi Lear. Dans le cercle magique du théâtre du Globe, c’est l’humanité entière qui est convoquée ; et dans le creuset bouillonnant du théâtre élisabéthain se joue une formidable Comédie de la Loi qui accouche de notre modernité. Contribution essentielle au courant « droit et littérature », cet ouvrage, le premier en langue française à aborder Shakespeare sous l’angle du droit, pourrait bien également renouveler durablement les études shakespeariennes.