Le troisième volume du théâtre complet de Jean Louvet

Editions des archives et musée de la littérature et Renaissance du livre

La collection « Archives du Futur » poursuit la publication des oeuvres complètes de Jean Louvet avec un troisième volume consacré au théâtre. Cette édition qui coïncide avec les cinquante ans de théâtre de l’auteur de « Conversation en Wallonie », réunit cinq pièces remarquablement présentées et commentées par Vincent Radermecker.

Comme pour chaque volume de cet indispensable travail éditorial, Radermecker replace chacune des pièces dans son contexte historique, en présente la genèse, analyse les différentes versions du texte et évoque les représentations. Cet appareil critique d’une remarquable limpidité accompagne et enrichit la lecture d’un des plus importants dramaturges en langue française.

Dans cette collection, dirigée par Marc Quaghebeur, Louvet rejoint quelques uns de ses pairs : Maeterlinck, Verhaeren, André Baillon, Henri Bauchau, Paul Willems, Dominique Rolin et d’autres écrivains classiques de la littérature belge.

Les pièces réunies dans ce volume sont « Le sabre de Tolède », « Jacob seul », « Le grand complot », « Un homme de compagnie » et « Simenon ».

Nous avons rencontré Jean Louvet, chez lui à La Louvière, à la veille des premières répétitions d’une série de spectacles qui commémoreront le cinquantième anniversaire du « Studio Théâtre », créé par louvet en 1962 sous le nom de « Théâtre prolétarien ». Il nous raconte son parcours d’homme et d’écrivain engagé dont l’oeuvre est le miroir intransigeant de l’histoire de la Wallonie depuis les grandes grèves de 1960.

Edmond Morrel

Présentation de l’ouvrage sur le site des AML :

« Contemporain du cinquantième anniversaire de l’activité théâtrale de Jean Louvet, ce troisième tome de l’édition scientifique de ses oeuvres rassemble cinq pièces écrites entre 1986 et 1994 : Le Sabre de Tolède (inédit dans sa forme « théâtrale »), Jacob seul, Le Grand Complot, Un homme de compagnie et Simenon.
S’y confirme la nécessité pour le dramaturge de redonner racine aux femmes et aux hommes de Wallonie. Non pour mythifier, mais pour prendre la mesure des silences que l’Histoire ou la Vie font naître entre les hommes. La césure opérée par Un Faust s’y approfondit donc.

Jean Louvet ausculte ainsi les plaies de l’âme – notamment l’étrange solitude des intellectuels et des artistes de notre temps. L’ultime échappatoire au traumatisme d’une société qui se technocratise consiste-t-elle à troquer sa personnalité, voire son destin, pour celui d’un autre ?

De même que le théâtre rappelle à chacun que le rêve a ses limites et ses exigences, de même les tentatives de permutations d’identité ramènent les êtres à leur propre limite. Louvet persiste ainsi dans sa démarche de dénonciation des conditions sociales et de volonté d’espérance humaine.

Pour chaque pièce sont donnés le contexte esthétique, sociologique ou historique de sa gestation ; des éléments révélateurs de la genèse ; enfin une analyse interne, elle-même suivie d’une étude de la réception. »