« Nous étions faits pour être heureux » de Véronique Olmi, Albin Michel
Véronique Olmi connaît le secret de l’écriture romanesque : révéler, dans la musique de la phrase, la vérité des êtres qu’elle invente et qui deviennent par éclats nos miroirs. Dans « Nous étions faits pour être heureux », l’écrivain entrelace deux destins, celui de Suzanne, la plus ordinaire des femmes qui vaque à son métier d’accordeuse de piano, celui de Serge, un sexagénaire à qui tout semble réussir. Montmartre est le décor de leur rencontre, la musique de Lizst est celui de la romancière.
Ce roman est de ceux dont il ne faut rien dévoiler : il faut l’ouvrir et le lire au rythme d’une sonate de Lizst, la Liebestaum que l’on ne résistera pas à aller chercher sur youtube dans les différentes versions qui y sont offertes (dont un enregistrement d’Arthur Rubinstein dans une video de 1954) .
C’est à ce rythme là qu’il faut accorder celui de notre lecture du livre qui, de voix en voix, nous dira à nouveau la complexité des êtres, la douleur lancinante des secrets et la lumière de la résilience.
Edmond Morrel
Sur le site de l’éditeur Albin Michel
« C’est étrange comme il suffit d’un rien pour qu’une vie se désaccorde, que notre existence, tellement unique, si précieuse, perde son harmonie et sa valeur. »
Quand Suzanne vient dans la maison de Serge à Montmartre, il ne la remarque pas. Elle accorde le piano de son fils. Elle est mariée, lui aussi, et à 60 ans il a ce dont rêvent les hommes : un métier rentable, une jeune femme parfaite, deux beaux enfants. Pourquoi soudain recherche-t-il Suzanne qui n’est ni jeune, ni belle, et apparemment ordinaire ? Pourquoi va-t-il lui confier un secret d’enfance dont il n’a jamais parlé et qui a changé le cours de sa vie ?
Pour évoquer la passion naissante, les vérités enfouies et coupables, l’auteur de Bord de mer, Le Premier amour et Cet été-là, décline avec subtilité, en musique douce, juste et fatale, ces moments clefs où les vies basculent et cherchent désespérément la note juste.