Casterman
François Schuiten, décrypté par Thierry Bellefroid : Casterman a fait de ce livre d’art un polyptyque bienvenu pour mettre en valeur la création d’une des oeuvres majeures de ces quarante dernières années. Ce n’est pas un bilan, mais pour utiliser le langage « schuitenien », une escale.
Le voyage est loin d’être terminé : les projets annoncés nous donnent cette hâte fébrile de les découvrir ! Mais nous patientons avec davantage de sérénité en feuilletant et en lisant le chemin parcouru par « L’horloger du rêve ».
Thierry Bellefroid, romancier et nouvelliste, a choisi de nous « raconter » Schuiten plutôt que de l’analyser. Et c’est d’autant plus enchanteur que ce livre sera peut-être à classer parmi les albums plutôt que dans le rayonnage des monographies. Qui s’en plaindrait ?
Nous avons rencontré François Schuiten dans son atelier sous les toits de sa maison, où nous a rejoint Thierry Bellefroid.
Edmond Morrel, Schaerbeek, décembre 2013
Ce grand album propose un panorama complet du travail de François Schuiten : scénographie, architecture, peinture, etc.
Depuis quarante ans, François Schuiten construit une œuvre singulière et polymorphe. Elle s’est d’abord déclinée en bande dessinée, culminant avec succès dans la série Les Cités Obscures en compagnie de Benoît Peeters. Mais cet horloger du rêve a très vite tissé des liens avec le cinéma, les arts de la scène et la muséographie.
Architecte de l’événement, intervenant dans la ville autant que dans la vie, Schuiten a réalisé d’immenses scénographies comme A planet of visions à l’Exposition Universelle d’Hanovre (cinq millions de visiteurs en 2000), du design urbain (la station de métro des Arts et Métiers à Paris, la Dentelle Stellaire à Lille), de la conception de décors et de costumes pour l’opéra comme pour le cinéma, ou encore l’aménagement de lieux prestigieux (la Maison Autrique et le futur Train World à Bruxelles, la Maison Jules Verne à Amiens).
Quant aux projets qui sont restés des utopies de papier, ce livre les révèle dans toute leur ampleur…