« La Traversée » une collection littéraire destinée (mais pas seulement !) au public apprenant en alphabétisation, co-éditée par Weyrich et « Lire et écrire-Luxembourg »
Décidément Weyrich se confirme de projet en projet comme une pièce maîtresse de l’édition en Belgique francophone. Après « Les Plumes du Coq », une remarquable collection menée par Christian Liebens et Alain Bertrand, voici « La Traversée » !
Six romans déjà publiés s’inscrivent dans la vocation de cette collection de romans inédits destinés principalement à un public d’ »apprenants en alphabétisation ». Cette formulation désigne ces adultes qui ont décidé de franchir la porte de « Lire et écrire », de surmonter leur pudeur et leur appréhension pour dévoiler ce qui souvent est un secret, leur incapacité de maîtriser la lecture et l’écriture, et, surtout, se lancer dans l’apprentissage la lecture et l’écriture !
Certes, la première nécessité les conduit vers l’écriture fonctionnelle, celle qui permet de lire les offres d’emploi, de déchiffrer une facture, de présenter un CV ou une candidature. Bien vite, l’accès à la littérature éveille leur intérêt. Et c’est à cette escale-là de la « traversée » que les livres font défaut. Adultes, les apprenants ne veulent légitimement pas se limiter aux livres « jeunesse ». Ils veulent des vrais romans, tous publics. Das un premier temps ceux-ci doivent répondre toutefois à certaines contraintes : phrases simples, vocabulaire compréhensible immédiatement ou par le contexte, livres courts. En co-édition avec Weyrich, Lire et Ecrire-Luxembourg sollicite des écrivains, les réunit avec des futurs lecteurs, suscite des échanges, des avis et suggestions.
Aujourd’hui les livres sont là. Signés d’écrivains comme Jacqueline Daussain (« Après ta mort »), Amandine Fairon (« L’attente »), Claude Raucy (« Les cerises de Salomon ») ou Véronika Mabardi (« Rue du Chêne »), ils intéressent bien sûr leur premier public, les apprenants, mais bien vite trouvent un lectorat traditionnel, avide de littérature tout simplement.
Nous avons rencontré Amandine Legrand qui anime ce projet et en parle avec un enthousiasme et une conviction tellement communicatifs qu’on n’hésite plus une seconde à faire « La Traversée ».
Edmond Morrel, Namur, 25 avril 2013