Monique Dorsel nous raconte l’aventure du Théâtre Poème…Charles Gonzalez et Frank Pierobon évoquent les spectacles qu’ils donnent à voir en cette fin de saison théâtrale au TP
Avec les représentations de « Oh les beaux jours », une boucle de plus de 40 ans d’activités littéraires, philosophiques et théâtrales se referme. En théâtre, elle avait débuté avec le « Molly Bloom » de James Joyce (mis en scène par Jacques De Decker) pour se clôturer avec la pièce de Samuel Beckett (mis en scène par Charles Gonzales).
Au cours de l’entretien qu’elle m’ accordé, Monique Dorsel évoque ces années-là, consacrées au texte, qu’il soit littéraire, dramatique ou philosophique. Elle nous parle de Joyce et Beckett, mais aussi de Duras, de Kafka, de Mertens, de De Decker, de Barthes, de Michelet. Elle salue le travail des jeunes auteurs qui lui ont fait confiance et, bien sûr, de celui qui donne en cette fin de saison, une magnifique version de « Salomé », un lamento signé Frank Pierobon. Ce dernier évoquera dans un prochain entretien ce très beau texte qu’il a écrit dans le prolongement de celle d’Oscar Wilde et qui sera donnée au Théâtre Poème à partir du 24 avril..
Edmond Morrel a également rencontré Charles Gonzales qui joue le rôle de « Salomé » dans la pièce de Pierobon et celui de Willie dans « Oh les Beaux Jours ! ». Il met également en scène ces deux spectacles. Il nous parle de ’lun et de l’autre, mais surtout du Théâtre Poème et de Monique Dorsel. Il nous donne sa belle définition du théâtre : « une pensée mise en lumière », il nous parle de ses amis disparus, Maria Casarès et Alain Cuny, mais aussi de Samuel Beckett qu’il a longtemps et régulièrement fréquenté.
Enfin, Espace-Livres vous propose de lire ci-dessous l’éditorial du dernier numéro du « Mensuel littéraire et poétique ». Cette revue annonçait et présentait (depuis 1968 !!!) les différents rendez-vous que le Théâtre Poème fixait aux habitués de la Rue d’Ecosse : des représentations théâtrales, des rencontres littéraires ou philosophiques, des activités éducatives, des séances théâtrales qui mêlaient l’exigence des choix et la convivialité du partage.
Bien sûr, le Théâtre-Poème ne va pas cesser ses activités avec le départ de Monique Dorsel ! Dans ces prochaines semaines on dira autant « Au revoir » à Monique Dorsel que « Bienvenue » à Dolorès Oskari qui lui succèdera. Cette dernière, grande dame de la littérature et de la culture, qui a mis si souvent en valeur les artistes et les écrivains que ce soit à la RTBF ou au Cabinet du Ministère de la Communauté Française, saura assurer la belle continuité de ce lieu qui appartient au patrimoine intellectuel et littéraire de toute la francophonie.
Réservez dès à présent votre agenda pour participer à ces manifestations qui saluent autant la fondatrice du Théâtre Poème que celle qui aura la charge d’en écrire le nouveau chapitre.
Edmond Morrel
Outre les interviews de Monique Dorsel et Charles Gonzalez, vous pouvez écouter aussi l’ interview de Frank Pierobon à propos de son « Salomé », une oeuvre inédite magistrale qui sera jouée au Théâtre Poème dans une mise en scène de Charles Gonzales (à partir du 21 avril).Dans la rubrique « Essais » de Espace Livres, vous pouvez l’entendre à propos de son dernier ouvrage, « Salomé ou la tragédie du regard » , qu’il publie aux Éditions La Différence.
Sur ce dernier ouvrage du philosophe, une rencontre de l’auteur avec Jacques De Decker et Véronique Bergen aura lieu le 27 avril à 20h30…au Théâtre Poème bien sûr.
Ci-dessous, je vous propose en avant première l’éditorial de ce numéro historique que sera le dernier numéro (à paraître dans sa version « papier ») du « Mensuel littéraire et poétique ».
Les coordonnées du Théâtre-Poème sont :
30, rue d’Écosse – 1060 Bruxelles
tél : 02 538 63 58 fax : 02 534 58 58
courriel : theatrepoeme@skynet.be
site web : www.theatrepoeme.be
Edmond Morrel
Editorial du dernier numéro (à paraître) du « mensuel littéraire et poétique »
Oui c’est le dernier Mensuel littéraire et poétique. Ce petit journal littéraire qui
naquit en décembre 1968 au moment précis où le Théâtre-Poème s’installait
définitivement à Saint-Gilles, au n°30, rue d’Écosse. Il était de format oblongue
(11 x 27cm) et imprimé au Théâtre-Poème sur une offset de bureau. On y
présentait les spectacles et les entretiens du Théâtre-Poème, et aussitôt on
y parlait de Joyce et d’Artaud, de Ponge et de Pound, de Blanchot… Pierre
Mertens y présentait son premier roman, L’Inde ou l’Amérique, publié au
Seuil, Jean-Marie Klinkenberg parlait de rhétorique générale, Pierre Fédida
débattait avec Serge Leclaire et René Lourau de l’insertion sociale de la
psychanalyse dans le système culturel. La publication était modeste mais
déjà rigoureusement mise en page par Emile Lanc.
Les années passèrent et le Mensuel se choisit progressivement d’autres
formats jusqu’en janvier 1986, où pour son 152e numéro, Emile Lanc lui
donna son look actuel. Une belle aventure ce Mensuel qui aura donc ainsi
atteint son 365e numéro ! Et ce 365e numéro se fait ce mois-ci le messager
d’une série d’événements auxquels il vous faudra assister.
Car du 5 au 31 mai, se jouera au Théâtre-Poème la pièce de Beckett, Oh
les beaux jours, la rencontre entre un metteur en scène, Charles Gonzalès,
une actrice, Monique Dorsel, et un texte.
Avant, ce même Charles Gonzalès fera sa création d’Une femme à deux
têtes où se trouvent convoquées deux autres figures de femmes : la Marie-
Madeleine de Yourcenar et la Salomé de Frank Pierobon. Sans oublier le fait
qu’il vous sera possible de confronter la Marie-Madeleine de Gonzalès, avec
celle interprépétée merveilleusement par une grande fille toute simple, Aurore
Latour. Le comédien hors norme qu’est Gonzalès vous attend aussi pour un
ultime défi, celui du 3 mai, où, de 16 à 22h, il interprètera successivement
ses cinq femmes.
Ce mois de mai sera aussi une immense fête de l’écriture et de la pensée par
une large rencontre autour de Beckett, une grande journée de psychanalyse,
une autre qui touche davantage à la philosophie. Et puisque le premier
colloque du Théâtre-Poème se fit avec Roland Barthes, c’est avec Roland
Barthes que nous terminerons ce cycle de rencontres qui se déroulent depuis
plus de 40 ans au Théâtre-Poème sous ma direction.
D’autres magnifiques rencontres se profilent à l’horizon sous la houlette de
Dolorès Oscari à qui je confie ce précieux trésor qu’est le Théâtre-Poème.
Monique Dorsel s’en va mais le Théâtre-Poème vivra !
Soyez aussi de notre fête qui se déroulera le 13 juin…
Monique Dorsel