Les Editions Mincione avaient pris déjà l’initiative de publier dans une traduction italienne de Rimini le dernier roman de Thilde Barboni, sous le titre Le chiamavano Tony Barber. Nous avions évoqué cette parution dans « L’ivresse des livres » et attendions avec impatience la parution de l’oeuvre dans sa langue originale. Grâce aux Editions Académia, et aux directrices de la collection « Evasion » (Anne Ledieu, Laurence Ortegat et Françoise Rihoux), le public francophone peut dorénavant découvrir Les enfants de Cinecittà . Sur le site de l’éditeur, on peut lire les lignes de force du récit « Dans la Rome du miracle économique des années soixante, Antonio, jeune fils de paysan, échappe à sa condition en parvenant à s’introduire à Cinecittà. Passionné de lumière et de cinéma, il devient rapidement un réalisateur incontournable et emploie son meilleur ami, comédien charismatique au destin de star. Toute sa vie Antonio tentera cependant de retrouver Graziella, son amour de jeunesse, qui a fui à Hollywood où on l’a transformée en une nouvelle Marilyn Monroe.«
A la parution de l’édition italienne, voici ce qu’en écrivait l’actrice : « Antonio Barbieri, jeune paysan du nord de Rome, échappe à la dureté de
la ferme familiale en s’évadant dans la fiction. Grâce à de petits trafics
illégaux de ventes de poteries étrusques trouvées dans les champs familiaux, il parvient à s’introduire à Cinecittà. Il y fait de petits boulots puis finit par proposer un scénario à un producteur, un western tourné en Italie, à petit budget. Le producteur parie sur le jeune homme et produit le film qui remporte un immense succès dans l’Italie du « miracle économique ».
Antonio Barbieri, devenu Tony Barber, tourne ce que l’on a appelé des
« westerns spaghetti ». Mais une obsession l’habite. Toute sa vie, il voudra
retrouver son amour perdu, Graziella, une jeune paysanne d’une beauté
stupéfiante, figurante dans des péplums, puis actrice à Hollywood où un
producteur américain la transforme en une nouvelle Marilyn Monroe
Tony, à la recherche de Graziella, qui perd petit à petit son âme outre-
Atlantique, tentera de réparer une faute qui les a séparés lorsqu’ils étaient
enfants.
Cette histoire d’amour contrariée, mise en scène à la fin des années ’60 et
pendant les années ’70, suit le destin de jeunes Italiens devenus comédiens
sous pseudonymes américains et l’évolution de la carrière du metteur en
scène Tony Barber devenu, le « prince du western spaghetti » jusqu’à sa
rédemption finale.
Le destin d’un homme croise l’histoire du cinéma italien et l’évolution
d’un genre un peu méprisé à l’époque mais qui, aujourd’hui, est devenu
« culte ».«
L’occasion nous sera donnée d’interroger la romancière (qui est également scénariste de BD et dramaturge) sur l’écriture de ce roman, la construction de ce récit ancré dans l’histoire italienne des années 60 et la production des westerns-spaghetti, l’invention de personnages attachants, et cette jubilation de raconter des histoires qui fait de la fiction romanesque, lorsqu’elle est écrite par des écrivains de la trempe de Barboni, une littérature irremplaçable.
Jean Jauniaux, 14 avril 2022.