Rencontre avec celui qui raconte des « Histoires à mourir debout »
Si votre chemin croise celui de Guth Des Prez, arrêtez-vous, entrez dans la salle où il raconte et vous saurez de 1914-1918 les histoires de petites gens qui en furent les protagonistes, vous saurez le froid, la peur, les odeurs, la terre qui tremble sous les obus, les paysages calcinés, les enveloppes bleues qui annonçaient la mort à des parents qui souvent ne savaient pas lire.
Guth Des Prez qui nous a reçu dans sa maison, une ancienne ferme du Maine, nous raconte pourquoi il a voulu, en racontant, rendre hommage à son grand-père Désiré, survivant des tranchées et de la barbarie, qui taisait tant de ce qu’il avait vécu.
Ces histoires inscrites dans la réalité de l’Histoire (le raconteur est historien de formation) que nous transmet Guth Des Prez sont sans doute la meilleure manière de dire l’indicible, celui d’il y a cent ans, mais aussi celui né de toutes les guerres y compris celles qu’il a lui même traversées et dont il ne peut pas parler. C’est son indicible à lui.
Victor Hugo disait « La guerre c’est la guerre des hommes, la paix, c’est la guerre des idées ».
Pour Guth Des Prez qui a traversé les champs de bataille de ces dernières décennies, la paix pourrait aussi venir de la commémoration par les mots de ces petites gens qu’il ressuscite dans la mémoire et dans les coeurs.
Guth des Prez est un « diseur de vie ».
Edmond Morrel