Chaque roman de Lionel Duroy nous ouvre une nouvelle voie dans l’exploration singulière que mène l’auteur de « Colères » ( mais aussi d’ « auto-biographies » comme celles de Depardieu) dans une des fonctions essentielles de l’écriture littéraire : dire l’universel à partir du plus intime, exprimer la complexité de l’humain à partir de la succession de l’inexplicable quotidien. De livre en livre, Duroy édifie une oeuvre dont on n’a pas encore perçu qu’elle est à la fois abyssale et souveraine. Peut-être un signe de sa force tellurique réside-t-il dans la lecture hypnotique à laquelle son écriture classique et lyrique nous entraîne, comme si nous entrions dans le thriller d’une vie.
Nous avons rencontré Lionel Duroy à Bruxelles en janvier 2015
Edmond Morrel
Avec la profondeur et l’intensité narrative qu’on lui connaît, Lionel Duroy parvient à mêler dans un même récit des thèmes aussi variés que la création littéraire, l’origine du mal et le deuil de la relation amoureuse. Une prouesse renversante.
« Vous me demandez ce que Susanne a de plus que vous, je vais vous le dire : Susanne est en paix avec les hommes, elle ne leur veut aucun mal, elle n’ambitionne pas de me posséder et de m’asservir, elle aime au contraire me savoir libre et vivant pour que je continue d’être heureux et de lui faire l’amour. Longtemps, longtemps. Vous comprenez, ou il faut encore que je vous explique ? »