« Impromptus »de l’Académie…première livraison: Jean-Baptiste Baronian, « Le féminin d’auteur »

2021 est l’année (entre autres) du centenaire de l’Académie royale de langue et littérature françaises de Belgique (ARLLFB). Son premier secrétaire perpétuel, Gustave Vanzype (dont Jacques De Decker trace un portrait étonnant dans une de ses dernières communications) , aurait à n’en pas douter salué cette initiative imaginée par celui qui aujourd’hui occupe le siège qu’il inaugura en 1921, le poète Yves Namur. Nous lirons ci-dessous la présentation que Namur nous propose de ces « Impromptus » que l’on découvrira chaque mois sur le site de l’Académie.

La première livraison de cette nouvelle rubrique s’inscrit dans le sillage de la communication de Jean Klein à cette même académie : « Pour un langage inclusif sans mise en cause de l’histoire et du système de la langue » et de la « Lettre ouverte sur l’écriture inclusive » que rend publique l’académie. Celle-ci, suivant ses statuts, « donne son avis dans les domaines de son ressort, de sa propre initiative, à la demande de l’Exécutif ou à celle de tout autre pouvoir public »

L’impromptu de Baronian s’intitule Le féminin d’auteur et nous décrit un épisode de l’histoire de la féminisation. Baronian recense un article paru dans le mensuel La vie heureuse dont le numéro d’avril 1905 a réuni les avis de cinq philologues à propos du féminin à donner au mot « auteur » .

« Il n’existe pas de féminin à auteur ; et on a cherché de quel nom la langue française devrait nommer les femmes qui écrivent. » lit-on dans le préambule de cet article paru à l’occasion de la création de ce qui deviendra le Prix Fémina et qui se crée alors sous l’intitulé « Prix La vie heureuse« , décerné par une Académie féminine (composée – entre autres- de Anna de Noailles, Juliette Adam, Caroline Rémy, Gabrielle Réval Julia Daudet…). L’occasion nous est donnée de lire l’article original et de découvrir les différentes options permettant de désigner les autrices, auteresses, autoresses, ou encore auteuses …

Jean Jauniaux, le 5 septembre 2021.

Sur le site de l’Académie royale de langue et littérature françaises de Belgique:

« Si le compositeur tchèque Tomasek et son élève Vorisek ont inventé ce terme et popularisé la forme – qui n’obéit à aucune règle de construction –, évoquer ce mot « impromptu », c’est certainement penser aux Impromptus de Franz Schubert et Frédéric Chopin.
À consulter Le Robert, c’est une pièce de musique mais également une petite pièce de vers (épigramme, couplet, madrigal) ou une courte pièce de théâtre. Dans ses Illusions perdues, Balzac écrira d’ailleurs : « Incapable de sentir la poésie, il demandait hardiment la permission de se promener dix minutes pour faire un impromptu, quelque quatrain plat comme un soufflet, et où la rime remplaçait l’idée. »
C’est aussi un adverbe et un adjectif… lequel était autrefois invariable en genre !
Le 1er septembre 2021, l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique ouvre une nouvelle rubrique intitulée Impromptus. Y seront publiés des billets d’humeur, d’humour et des réflexions autour du livre, de la société et de la culture.
Cette rubrique sera, dans un premier temps, mensuelle et paraîtra le premier du mois. À terme, notre souhait étant de la rendre bimensuelle, voire hebdomadaire.
Bonne lecture ! » (Yves Namur, Secrétaire perpétuel)

Impromptu #1 – 1er septembre 2021
Le féminin d’auteur par Jean-Baptiste Baronian