Comment résister à faire connaître la naissance d’une nouvelle revue littéraire en Belgique, dont le programme est untels éloge du livre et de la lecture?
« Que faire? » est le titre d’un roman russe de Nikolaï Tchernyshewssky, ( Что дѣлать? ) dont on pourra bientôt découvrir une nouvelle édition aux Editions Samsa (annoncée pour 2022) et d’un essai de Lénine (essai republié aussi par les Editions Samsa). Ce dernier avait été très impressionné par la lecture du roman. Depuis septembre 2020, c’est aussi le titre d’une nouvelle revue littéraire dont vous lirez la description et les ambitions sur le site de Samsa et ci-dessous.
» Que Faire ? est un périodique à caractère littéraire, voire l’origine d’un feu sacré pour le livre. Que Faire ? cherche avant tout à susciter la curiosité d’un lecteur de passage, indifféremment par ses textes de fiction, d’essais, de poésie, de rééditions patrimoniales, de textes politiques, économiques, de proses folles, de science fiction prospective, de recherches diverses…Que Faire ? se veut sur la ligne du temps, sur laquelle se gravent déjà les fresques de Lascaux, de l’essai d’Oulianov en passant par le roman de Tchernychevski… Cette revue n’est dédiée à aucun genre, à aucun thème, à aucun temps, ou à tous les genres, à tous les thèmes, à tous les temps et les espaces…Que Faire ? n’est pas représentatif de la littérature de circonstance. La littérature est toujours pour lui un engagement personnel, une création. La lecture devient dès lors un acte de création en retour. C’est au sein de cette dialectique entre l’écrivain et le lecteur que se produira peut-être l’étincelle. Que Faire ? se forgera ainsi son identité darwinienne propre, au fil des numéros et des temps immémoriaux, sa raison d’être relèvera d’une sorte d’alliance entre le hasard et la nécessité, comme un point de fusion entre l’écriture et la lecture… Que Faire ? prendra feu et se consumera de lui-même lorsqu’il aura atteint Farenheit 451 (232,8° Celcius). Les livres brûlent mal. »
Pour rappel, SAMSA est une maison d’édition basée à Bruxeles. Son catalogue se spécialise dans l’Histoire et la Littérature. Elle publie des éditions patrimoniales (citons dans le désordre de la mémoire Roger Bodart, Max Elskamp, Jean Muno), qu’il s’agisse de rééditions patrimoniales, d’ouvrages poétiques ou de romans contemporains (parmi les derniers en date citons celui de Florence Richter, « Qui est Georgette, 2046-2054 ») . A son actif également des ouvrages spécialisé (comme le (savoureux) dictionnaire du Bruxellois de Georges Lebouc) ou les publications de cette exceptionnelle aventure théâtrale et philosophique que sont les « Universités populaires du théâtre », créées par Jean-Claude Idée, dans le sillage des Universités populaires de Michel Onfray. Ce dernier salua et soutint cette version théâtrale de ses Universités.
Toutes les informations et le catalogue complet se trouvent sur le site de SAMSA. S’y trouve aussi le lien pour une lecture gratuite en streaming de la revue « Que faire ? »
Sur le même site vous trouverez l’ensemble des contributeurs de ce premier numéro. Une deuxième livraison vient de voir le jour, qui nous donnera l’occasion, bientôt, d’évoquer cet indispensable travail avec quelques auteurs et avec les promoteurs de celui-ci.
Nous avions déjà eu à plusieurs reprises l’occasion d’évoquer les livres parus chez SAMSA. Ces recensions et interviews à leur propos sont toujours accessibles sur le site de « L’ivresse des livres », qui est aussi une sonothèque littéraire et culturelle… Ainsi avons nous évoqué Marie-Thérèse Bodart , Philippe Roy (auteur d’une remarquable biographie de Camille Lemonnier lauréat du prestigieux Prix de la biographie du Cercle royal artistique et littéraire Le Gaulois)
Il nous reste à évoquer tant de titres et de grandes figures de la littérature belge, comme la réédition orchestrée par le regretté Jacques De Decker, de « Magie du Capitalisme » de Albert Ayguesparse, ou le remarquable « Jacques Crickillon » une biographie composée par le poète Eric Brogniet , ou l’essai de France Guwy consacré à Elisabeth Badinter, Suzanne Lilar et Françoise Mallet-Joris sous le titre « Sur les chemins de la passion »
A parcourir ainsi, de manière aléatoire le site de cette belle maison d’édition, on ne peut s’empêcher de se souvenir que son fondateur Christian Lutz écrivit il y a peu une lettre pamphlet qui fit grand bruit dans le monde du livre: « Madame la Ministre, lettre ouverte » dont le sous-titre était » Si le livre disparaît, l’homme n’aura plus qu’à se plier à la servitude. » C’était avant que la culture ne soit considérée comme « non essentielle », comme un signal d’alerte prémonitoire, anticipant peut-être le « Que faire? » qui devait être le seul objet de cette chronique, bien dispersée.
Une des réponses à la question « Que faire? » réside peut-être entre les lignes de ce billet…lire!
Jean Jauniaux, le 1 février 2021.