« Le métier de la neige » de Michel Lambert

« La nouvelle , c’est comme un iceberg. Le lecteur invente, imagine, rêve la partie immergée, la plus importante ».

S’il est un écrivain qui sait ce dont il parle quand il s’agit de fiction courte, c’est bien Michel Lambert. A la fois romancier et nouvelliste, il n’a jamais caché son goût pour l’écriture courte dans laquelle il excelle de recueil en recueil.

Même si c’est un roman qui lui valut naguère le Prix Rossel (le prix littéraire le plus important en Belgique francophone), chacun de ses recueils de nouvelles est un événement attendu pour le public friand de la façon dont Lambert en quelques lignes campe un personnage, un lieu, un désarroi, puis en quelques pages, semées de ce qu’il appelle des indices invisibles, hypnotise le lecteur.
Dans « Le métier de la neige », l’envoûtement fonctionne à chacune des neuf nouvelles qui composent le récit. Dans des villes aussi différentes que Moscou, Paris, Bruxelles ou Louvain-La-Neuve, Michel Lambert nous entraîne dans le sillage de femmes et d’hommes dont il raconte un épisode d’une vie qu’il ne dévoile pas. Comme un peintre, il procède par touches successives. A nous, lecteurs, de prendre le recul et d’envisager l’ensemble, de l’imaginer, de le ré-inventer.
Lors de l’entretien Michel Lambert évoque aussi ce que la nouvelle représente dans le paysage littéraire et le « Prix Renaissance de la Nouvelle » qu’il créa en 1991. Une demie-heure d’entretien…qui donne envie de se plonger , toutes affaires cessantes, dans la lecture de ce recueil au titre enigmatiquement réussi : « Le métier de la neige ».

Edmond Morrel, Bruxelles le 22 août 2013