Dans un article-portrait que lui consacrait le journal Le MONDE, Xavier Houssin décrit avec justesse la « manière » romanesque de l’écrivain ardennais : « Armel Job fouille les mémoires, sonde les cœurs et offre à ses lecteurs la primeur d’un dénouement déroutant. Qui les laisse eux aussi face à leur conscience. »
A l’occasion de la parution de son dernier roman, Le meurtre du Docteur Vanloo (Editions Robert Laffont), nous prévoyons une nouvelle rencontre avec Armel Job. De roman en roman, Armel Job construit une œuvre exceptionnelle par sa constance et sa régularité qui nous vaut, chaque année, une nouvelle parution dans l’édifice littéraire qu’il constitue depuis son premier roman La femme manquée (1999). Il collectionne les prix littéraires qui ne le distraient pas de son parcours de romancier, observateur empathique des grandes et petites misères de l’humanité. Il possède son microcosme littéraire, principalement dans les Ardennes dont il transforme les lieux en autant de laboratoires des passions humaines. Son art, la régularité de ses publications, la diversité des genres qu’il pratique (nouvelles, théâtre et romans) l’apparentent aux grands noms de la littérature classique : il y a du Balzac et du Zola chez ce fin lettré, mais aussi du Jules Renard car l’humour grinçant n’est jamais absent.
Et puis, il y a chez Job, comme chez Simenon, une absence délibérée de jugement à l’égard de la complexité des êtres dont le roman est à la fois le miroir et le révélateur. Avec des personnages ancrés dans leur terroir, le romancier poursuit sa vocation première qu’il emprunte à Giono : un romancier doit raconter des histoires. C’est cela qui déclenchera le questionnement et nourrira le lecteur. « Moi, je suis un raconteur d’histoires. Tout simplement. Je ne songeais jamais arriver au roman. Ce qui m’intéresse, c’est de regarder la vie autour de moi. Ce qui me fascine, c’est le spectacle de la vie. »
Pour Job, les personnages sont essentiellement complexes et déchirés par le doute… Il se laisse conduire par eux, sans vouloir connaître à l’avance le dénouement auquel ils seront menés. Et le lecteur est happé par ce questionnement auquel se livre en permanence l’auteur. Lauréat de nombreux prix littéraires, Armel Job est l’auteur d’une vingtaine de romans, de recueils de nouvelles, de pièces de théâtre.
Il est également le fondateur d’un des grands prix littéraires francophones : le Prix Horizon du deuxième roman.
Enfin, il est membre de l’Académie royale de langue et littérature françaises de Belgique.
Sur le site de « L’ivresse des livres » (www.edmondmorrel.be ) figurent plusieurs interviews du romancier.
Jean Jauniaux, le 24 mai 2023.
Un pur thriller psychologique !
Fontenal, paisible bourgade de l’Ardenne belge, fin juin 2018. Alice Brasseur, la femme de ménage, découvre le corps sans vie du docteur Vanloo. Chirurgien, Vanloo exerçait à Luxembourg, on le voyait peu. Tout ce qu’on sait, c’est qu’il vivait seul et multipliait les conquêtes.
Chargé de l’enquête, le commissaire Demaret ne s’en laisse conter ni par la juge d’instruction ni par la substitute du procureur, toutes deux déterminées – l’une pour ne pas gâcher ses vacances, l’autre pour faire avancer sa carrière – à clore cette affaire au plus vite. Lui a sa méthode, la méthode du rond-point : il essaie toutes les sorties jusqu’à trouver la bonne. Chacune va le conduire à un des couples liés à la disparition de Vanloo, non seulement dans le village mais jusqu’à Bruxelles où le mort avait une toute jeune épouse dont personne n’a jamais entendu parler. Autant de couples, autant de secrets et de faux semblants, d’où le commissaire devra dégager la vérité. Mais y est-il prêt ?