Ecoutez Philippe Cinquini au micro d’Edmond Morrel
Philippe Cinquini vit depuis quinze ans à Shanghai. Il y a créé une galerie d’art et une fondation culturelle. Il organise des expositions (notamment au Musée de Pékin et au Musée des Arts de Chine, installé dans le Pavillon Chinois de l’Exposition Universelle de 2010) aux cimaises desquelles il donne à voir un regard original sur les influences entres les peintures française et chinoise du début du siècle passé.
Il consacre d’ailleurs une thèse d’Histoire de l’art à cette période et à cette thématique qui le passionne : « Les artistes chinois en France et l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris à l’époque de la Première République de Chine (1911-1949) : pratiques et enjeux de la formation artistique académique. » sera le titre de la thèse qu’il défendra bientôt à Lille 3 dans le cadre de Ecole doctorale Sciences de l’homme et de la société (Villeneuve d’Ascq).
Nous l’avons rencontré à Shanghai, dans sa Galerie avant d’aller visiter en sa compagnie l’exposition dont il est le commissaire dans le Musée des Arts de Chine, installé dans l’ancien Pavillon Chinois de l’exposition universelle de Shanghai.
Edmond Morrel à Shanghai, mai 2014
On peut lire le résumé de la thèse de Philippe Cinquini sur le site de Lille 3
« L’ENSBA occupe une place privilégiée, symbolique et pratique, dans l’histoire des artistes chinois en France durant la première moitié du XXe siècle. Formant un groupe essentiellement professionnel, ils ont le projet d’y perfectionner des compétences de spécialité. Nous étudierons d’abord les pratiques et les enjeux proprement artistiques associés à l’enseignement académique. Nous traiterons la question des influences pour cerner l’apport spécifique des professeurs français sur les artistes chinois. Nous établirons des biographies et des chronologies exactes et nous mettrons en évidence des conduites problématiques. Notre groupe apparaît à la fois très actif et sous tension. L’Ecole des beaux arts permet des relations avec des interlocuteurs français et elle fixe aussi des stratégies sociales. Les questions artistiques sont liées à des préoccupations socioprofessionnelles. La position et la légitimité de chacun dans le champ artistique chinois en crise représentes une question permanente. Le séjour en France et l’expérience des beaux-arts sont une des réponses qui visent à améliorer une position au sein d’un milieu très élitiste et soucieux de préserver les conditions de son ascension. En croisant histoire de l’art et histoire sociale, nous éprouverons une méthodologie qui pourrait s’étendre aux autres formations artistiques suivies en France. Nous tenterons une analyse statistique et factorielle. Avec nos résultats, nous envisageons de dresser la carte du champ artistique chinois en France. Nous souhaitons donc inscrire complètement le plan éducatif et artistique dans le domaine plus vaste des stratégies et des enjeux sociaux du champ artistique chinois de l’époque. »