Le dernier roman de Stéphanie Janicot
Derrière ce titre extrait de la « balade des pendus » (« Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre », se déroule un envoûtant roman qui se lit comme une fable orientale. Place de la Contre Escarpe surgit un jour, un jeune garçon qui psalmodie d’énigmatiques prophéties.
En épilogue du roman une phrase de Kant semble éclairer le cheminement au bout duquel le lecteur aboutit au terme du livre : « je dus donc abolir le savoir afin d’obtenir une place pour la croyance ».
Les personnages de ce récit vous restent très longtemps en mémoire, dans cet endroit du coeur que l’empathie éclaire. Vous n’oublierez pas la narratrice, Saar ou Sahar journaliste de guerre, grièvement blessée dans un attentat. Vous n’oublierez pas l’enfant prophète Immanouel, un garçonnet kosovar borgne et orphelin que l’auteur décrit avec cette si belle formule qui suggère le rêve de tous, « apercevoir un matin dans la lumière montante une petite silhouette dansante ».
Ce roman est une émotion fulgurante.
Edmond Morrel
Quatrième de couverture :
« Ceux qui ont entendu des anges ou vu des vierges ont dû éprouver cette impression bizarre d’avoir été choisis comme cible d’un discours céleste. »
Place de la Contrescarpe, à Paris, un enfant borgne récite d’étranges prophéties que les passants écoutent troublés comme si elles répondaient à leurs pensées secrètes. Parmi eux, une ancienne journaliste de guerre, victime d’un attentat. Elle doit réapprendre à vivre, à accepter un monde fait de violence et d’injustice mais de confiance aussi. Chercher à percer le mystère qui auréole l’enfant prophète en est sans doute une des voies. Des Matriochkas à Dans la tête de Shéhérazade, Stéphanie Janicot décline de roman en roman l’incessante complexité des relations familiales, s’attachant au quotidien des personnages, à ce dur travail d’apprentissage qui, au-delà des drames, leur permet de s’accomplir.