Le roman, on l’oublie parfois, a aussi pour fonction d’enchanter le lecteur, l’hypnotiser par le style et la narration, le désarmer par l’émotion racontée et suscitée, lui permettre de réaliser cette « suspension consentie de l’incrédulité » (suivant la belle formule de Coleridge : « willing suspension of disbelief ») indispensable à l’immersion dans la fiction. Chacun des romans de Grégoire Delacourt vient confirmer ce ravissement dans lequel il nous plonge avec la jubilation malicieuse du vrai raconteur d’histoire.
Son dernier opus ne fait pas exception à cette loi des séries qui lui vaut l’adhésion de chacun de celles et ceux qui entrent dans son univers romanesque. A chaque personnage, à chaque âge, à chaque saison de la vie, Delacourt parvient à trouver le ton, la lumière, la vibration de l’âme dont il fait une palette scintillante et émouvante. Et, au moment de refermer le livre, longtemps nous restent en mémoire la mélodie de Francis Cabrel, « Hors Saison » qui accompagnait notre lecture, et l’exergue du livre, emprunté à Valéry Larbaud : « Et nous, nous étions pareils aux lanternes des fêtes de nuit : la peine et la joie de plusieurs amours nous consumaient »
Nous avons rencontré Grégoire Delacourt à Bruxelles et lui avons proposé de nous donner une master class : comment naît un roman ? d’où vient l’enchantement ?
Edmond Morrel
Sur le site des Editions Lattès :
Été 99, dont certains prétendent qu’il est le dernier avant la fin du monde.
Sur les longues plages du Touquet, les enfants crient parce que la mer est froide, les mères somnolent au soleil. Et partout, dans les dunes, les bars, les digues, des histoires d’amour qui éclosent. Enivrent. Et griffent. Quatre couples, à l’âge des quatre saisons d’une vie, se rencontrent, se croisent et s’influencent sans le savoir.
Ils ont 15, 35, 55 et 75 ans. Ils sont toutes nos histoires d’amour.