Sous la houlette de l’écrivain Gérard Adam qui les a créées et qui les anime avec une infatigable ferveur, les Editions MEO nourrissent leur catalogue de romans et nouvelles qui occupent dans nos bibliothèques les rayonnages réservés à ces livres dont la lecture nous laisse chaque fois un souvenir fait de lumière, d’émotion, d’une certaine forme de vérité puisée dans la sincérité, la générosité et l’intensité de l’écriture. Daniel Simon appartient de plain pied à ces écrivains intransigeants et entiers. Nous avons souvent salué le travail de ce déchiffreur des complexités qui nous hantent, de ce découvreur des cavernes qu’il éclaire pour nous, de ce poète au lyrisme étincelant. Il nous donne ici quelques fragments du monde, en promenant « au bord du sentier » ce miroir qu’évoquait Stendhal lorsqu’il définissait le roman : « un miroir que l’on promène le long du chemin » (« Le rouge et le noir »). Laissons-le décrire ces nouvelles : « »À côté du sentier » rassemble des nouvelles autour de notre désir de retrouver des murs nus dans la maison du temps où nous passons. Notre époque se dit libre en marchant scrupuleusement à côté du sentier… L’étau se resserre. Les illusions d’une génération se sont usées, des prévisions bancales les ont remplacées. La beauté du monde est toujours là, nous la cherchons obstinément dans le lointain. »
Daniel Simon nous surprend quelles que soient les fenêtres qu’il ouvre sur le monde : ses propres romans et nouvelles, ceux qu’il édite, met en scène, met en ligne sur son blog, partage sur sa page Facebook. Ses grands yeux, tels ceux d’un oiseau de nuit, toujours aux aguets veillent à ne rien perdre de ce qu’il faut dénoncer ou applaudir, et qu’il transforme avec des mots qui sont autant de balises pour nous aider à piloter au milieu des vagues scélérates et des lâches ouragans, l’esquif de nos consciences.
Nous avons rencontré Daniel Simon à Bruxelles au début de décembre 2015
Edmond Morrel