Une exposition à la Galerie Champaka nous a été l’occasion de rencontrer Frédérik Peeters et d’évoquer avec lui la genèse de la série « Aâma » dont le quatrième album vient de sortir chez Gallimard. Lorsqu’on lit les quatre tomes de la série, on se rend compte que chaque planche, chaque vignette de la série de science-fiction « Aâma » se regarde comme une oeuvre à la fois autonome de l’ensemble et indispensable à la narration. Regarder aux cimaises d’une galerie les planches originales permet de vérifier cette impression, si besoin en était, d’être en présence d’un artiste qui a construit un univers. N’est-ce pas le propre des grands créateurs ? Ceux dont l’imagerie nous habite encore après avoir refermé l’album ou quitté les salles d’exposition…
Edmond Morrel à la Galerie Champaka
« Multi-primé, le Genevois Frederik Peeters partage son œuvre entre autobiographie et science-fiction. Après Lupus, un cycle magistral en noir et blanc, il a démarré Aâma (Editions Gallimard), en 2011, cette fois en couleur. Une saga de quatre albums conclue en 2014, assumant tous les codes de la science-fiction dans un monde à la fois ultra-technologique, organique et poétique. Mêlant les influences d’Alexandre Dumas et de Jules Verne à celles de Bradbury, K. Dick, Wul ou Asimov, Peeters nous invite à la grande aventure. Il s’appuie sur un dessin faisant le grand écart entre l’art contemporain et la peinture classique. Ses grands originaux en noir et blanc révèlent un sens rare de l’inventivité graphique et de la mise en scène. La Galerie Champaka Bruxelles a le plaisir d’exposer près d’une cinquantaine de planches d’Aâma. »
« …une fenêtre ouverte sur les coulisses de fabrication d’une saga de science-fiction en bandes dessinées qui a pour titre « AÂMA ». Le trois premiers tomes sont déjà parus aux Editions GALLIMARD en 2011, 2012 et 2013, et le quatrième et dernier tome sortira en 2014. J’espère ainsi conserver une trace mémorielle des chemins que j’emprunte lors de l’élaboration d’une histoire, et dont j’oublie vite l’existence, même pour des histoires courtes. Et celle-là risque d’être longue, très longue. Voici donc une sorte de mémoire ouverte. Pour moi. Et pour les gens que ça intéresse. »
Frederik Peeters naît en 1974 à Genève, où il vit encore. Il passe un diplôme en communication visuelle, puis est bagagiste pendant trois ans pour Swissair, ce qui lui permet de dessiner et de voyager en Inde, au Maroc, en Thaïlande ou aux États-Unis. En 2001 paraît le très remarqué Pilules bleues. Dès lors, il peut se consacrer pleinement à la bande dessinée. Ses premiers livres sont rapidement célébrés par la critique et les prix, en Suisse comme en France. Ses dessins sont aussi à l’honneur dans la presse, notamment dans Libération, la Tribune de Genève, Le Temps… Après quatre nominations au Festival d’Angoulême, il y reçoit un prix Essentiel en 2007 pour le dernier tome de Lupus, puis un autre en 2008 pour le premier volume de RG.