« La poésie est un passe-partout qui ouvre, par le verbe, images et sons, provoquant le sensible, délivrant les idées, pour connaître le monde dans les ombres du soir, sous la lumière des midis. » Le poète et académicien Philippe Jones décrit ainsi ce qui, à n’en pas douter, fait le succès, depuis 1949, des « Midis ». Aujourd’hui, A Bruxelles et en Belgique francophone, les « Midis de la poésie » sont indissolublement liés au nom de Mélanie Godin, infatigable animatrice de cet événement qui offre au public l’occasion de se laisser porter par la voix poétique à travers des lectures et des conférences qui se tiennent les mardi entre 12h40 et 13h30 dans le petit auditorium des Musées royaux des Beaux-Arts à Bruxelles
Nous avons rencontré Mélanie Godin dans son (minuscule) bureau bruxellois.
Edmond Morrel, à la Bellone
Les Midis de la Poésie ont collecté l’ensemble des conférences dans un catalogue informatisé
Par ailleurs, en février 2015, les Midis ré-éditent sous format livre-cd une sélection de conférences. Trois premiers livres seront présentés à la Foire du livre de Bruxelles 2015, le samedi 28 février 2015 à 12h au stand 114)
Figurent dans ce premier florilège :
[« Bertold Brecht poète » par Jacques De Decker. (Lors de la Foire du Livre de Bruxelles, ce livre sera évoqué par J. De Decker dans un entretien sur le thème « Littérature et politique »)
« Marguerite Duras, la voix du ravissement » par Joëlle Pagès-Pindon
« Henri Bauchau, une poésie de l’existence » par Jérémy Lambert
Sur le site des Midis de la Poésie : :
» LA POÉSIE RÉVÈLE LA PRODIGIEUSE RÉALITÉ DU MONDE
L’art n’est pas seulement un divertissement ou l’occupation exclusive de l’intellectuel enfermé dans sa tour d’ivoire. La poésie parle de l’homme, de son essence et de son anecdote, de sa douceur et de sa cruauté, de sa vie et de sa mort, mais avant toute chose, la poésie est source de vie, d’énergie pour vivre.
Pourquoi, dans notre société matérialiste, voit-on tout à coup surgir des événements explosifs : la marche blanche, l’euro-grève de Renault, la puissance des sectes, les manifestations du G8 ou … l’engouement du grand public pour des ouvrages de vulgarisation philosophique, – qu’on songe au succès du Monde de Sophie de Jostein Gaarder et de L’alchimiste de Paolo Coelho. Ces phénomènes si différents les uns des autres sont tous symptomatiques. Ils expriment le même malaise : il n’est pas banal de dire que notre monde occidental est englué dans la matière, qu’il ressent le besoin obscur de s’occuper le coeur et l’esprit, et qu’il se cherche une éthique tous azimuts.
A leur modeste échelle, les Midis s’efforcent de (r)éveiller ces coeurs et ces esprits : interroger sans prétention les passions et la pensée de grands artistes de tous les temps et de toutes les tendances a toujours provoqué un choc éclairant. Pour qualifier les Midis, n’hésitons donc pas à employer deux mots prétendument obsolètes : humanisme et cosmopolitisme. Esprit, es-tu là ? Assurément. Que la parole soit aux poètes, aux conférenciers et aux comédiens. Ils font une oeuvre salutaire.
C’est un exploit, une gageure réussie ! Depuis 50 ans, les Midis accueillent 200 à 600 auditeurs, chaque semaine, pour entendre des conférences ou des récitals de poésie. Cinquante ans de Midis, cela fait près de 900 séances, autant d’orateurs et de récitants, pour une entreprise que certains jugeaient un peu folle et probablement éphémère. Le 11 janvier 1949, Pierre Wigny, à l’époque Ministre des colonies, inaugurait le cycle de conférences, au théâtre du Résidence, en parlant de L’Honnête Homme devant la poésie. Les textes étaient lus par Madeleine Ozeray. Le Premier Ministre de l’époque, Paul-Henri Spaak, était dans la salle. (…) »