Ayant l’occasion de rencontrer Vincent Zabus, co-scénariste du récit graphique « Les larmes du soldat afghan » racontant le reportage que Pascale Bourgaux effectue en 2010 dans un village afghan sur le point de basculer dans le camp taliban, nous lui avons demandé de nous donner son témoignage sur cet ouvrage atypique. PEN Belgique accueillera Pascale Bourgaux le 16 juin 2016 au Palais des Académies à Bruxelles pour évoquer ce livre, ainsi que celui qu’elle consacre, 5 ans plus tard à Daesh : « Moi, Viyan, combattante contre Daesh » (Fayard).
Edmond Morrel, 31 mars 2016
Mars 2010, la grand reporter Pascale Bourgaux part réaliser un documentaire sur un seigneur de guerre, dans un village du nord de l’Afghanistan où elle se rend régulièrement depuis dix ans. Compagnon d’armes de Massoud à l’orée de ce siècle, farouche adversaire des talibans et chef respecté, Mamour Hasan, puisqu’il s’agit de lui, n’a pourtant pas connu de fonction gouvernementale à la hauteur de son engagement.
Contre toute attente, elle découvre que nombre de jeunes, notamment le fils du chef de la tribu, sont sur le point de basculer dans le camp taliban. Alors que le pays se débat dans une situation des plus confuses, entre guerre, luttes d’influence et corruption galopante, comment, dans ce bastion de la résistance anti-talibane, en est-on arrivé là ?
Loin des clichés et des discours politiques, cette bande dessinée nous fait découvrir la situation complexe d’un petit village afghan. Mais aussi le quotidien d’une grand reporter en pleine action, la façon dont le documentaire se construit de jour en jour, dans un pays où être une journaliste occidentale n’est pas sans danger.