Dans ce livre exemplaire en matière de pédagogie et de clarté, Alain Duhamel essaie d’expliquer cette volonté d’omniprésence de Sarkozy, qui semble être partout à la fois, comme un jongleur chinois…C’est sans doute une obligation liée à la charge présidentielle au sein d’une société surmédiatisée, mais est-ce un leurre ? Alain Duhamel donne l’occasion au lecteur – spectateur hypnotisé par le « briseur de catégories » qu’est Sarkozy – de reprendre souffle, de prendre du recul par rapport à un homme hyperactif, qui est en rupture de toutes les traditions au niveau idéologique. Alain Duhamel démontre en quoi le « Consulat » dans l’Histoire de France, qui succédait à dix ans de soubresauts révolutionnaires et appelait un retour de la confiance et de l’espérance ressemble tant à l’après 6 mai 2007…
Avec Nicolas Sarkozy la France choisit une « droite autoritaire et modernisatrice a mené de front l’ordre et le mouvement, la rupture et la tradition » et aspire à un « sursaut du politique face au fatalisme ».
Pour cela, il faut « concentrer l’exécutif…pour réssusciter la capacité d’impulsion »
Nicolas sarkozy n’est pas un idéologue. Il s’inscrit dans l’alternance dans la succession des Présidents entre « intellectuels » et « pragmatiques ». Selon Duhamel, c’est « un homme d’action qui réfléchit, pas un homme de réflexion qui agit ».
Cette caractéristique ne manque pas d’entraîner des maladresses et des erreurs que nous décortique le fin observateur de la vie politique qu’est Alain Duhamel.
Edmond Morrel.
La quatrième de couverture…
Le Consulat est de retour. Il y a chez Nicolas Sarkozy bien des aspects d’un Premier consul contemporain. Certes, il n’est pas Bonaparte mais c’est un bonapartiste grand teint. Lui comme le Corse à ses débuts ont tendance à tout vouloir réinventer eux-mêmes. Ils avancent sur tous les terrains à la fois, s’étonnent qu’on s’asphyxie à les suivre, trébuchent en galopant. Leur ambition est immense. Issus l’un et l’autre d’une petite noblesse fraîchement établie en France après des épreuves, ils tiennent à démontrer leur supériorité. Dominateurs et sujets à de brusques anxiétés, ils ne doutent pas de leurs qualités mais ils craignent souvent que le destin ne se dérobe. Ils ont de grands espoirs et de sombres pressentiments. Ils ne résistent pas à l’ostentation. Ils aiment aussi beaucoup les femmes, avec emportement, non sans de cruelles déconvenues, non sans d’enviables succès. Là encore, la discrétion n’est pas leur fort. Ils ont de l’orgueil à revendre, une impressionnante promptitude d’esprit. Ils aiment décider, ils n’ont pas peur d’imposer. Ils attachent semblablement le plus grand prix à la mise en scène publique de leur action. Le nouveau président de la République se vit comme un cousin de Bonaparte à une époque aussi tourmentée, à sa manière, que le Consulat. Apparaîtra-t-il comme un nouveau Premier consul plus civil, plus démocrate, moins génial bien sûr, moins chimérique, moins submergé par le mythe de sa propre gloire mais aussi avide de marquer et de rompre ? C’est son rêve. Ce serait un miracle. Faut-il prier pour cela ? Alain Duhamel