En 1987 le prix Médicis vient couronner le roman de Pierre Mertens qui retrace sous le titre « Les éblouissements », la vie du poète expressionniste allemand Gottfried Benn.
Comme dans la plupart de ses romans, Pierre Mertens aime à explorer le réel avec l’instrument de la fiction, un outil qui lui permet d’entrer en empathie avec les êtres et les époques, avec leur complexité et leur irréversibilité.
On retrouve des thématiques chères à l’auteur de « Terre d’asile » : la fracture d’un homme et de son destin, la responsabilité et la fatalité, l’angoissante nécessité de visiter inlassablement les secrets de l’Histoire, de les mettre à jour, de réaliser le travail de mémoire. Dans cet interview Pierre Mertens évoque ce travail qui lui valut il y a plus de vingt ans une reconnaissance internationale.
Relisez ce roman, relisez tous les autres qui forment avec celui-ci une oeuvre maîtresse, celle à laquelle s’acharne encore et toujours le romancier qui nous a reçu dans son appartement jonché de livres, d’articles, de manuscrits et de projets, d’où on entend, à intervalles réguliers, le grondement des convois ferroviaires qui scandent la vie et l’écriture de notre hôte.
Edmond Morrel