Rencontre à l’occasion de la publication de deux recueils de poèmes
On se souvenait des « Mots de Russie », une autofiction qu’Isabelle Bielecki publiait naguère chez E.M.E. et qui lui avait obtenu le Prix des Amis des bibliothèques de la Ville de Bruxelles.
C’est dans un tout autre registre, celui de l’amour sensuel, que nous la retrouvons dans « Les Jalousies d’Aphrodite », un recueil dont Eric Brogniet a magnifiquement analysé la puissance d’évocation « des poèmes maîtrisés, aboutis, évocateurs et célébrant les noces du sensible, du violent et du bel amour ! »
Un recueil à offrir, comme un bouquet parfumé de fleurs de passion.
Nous avons rencontré la poète qui évoque aussi les « Stichous », constructions poétiques originales qu’elle publie dans un premier recueil « Petite musique pour cent interprètes ou Comment devenir poète ». Le « stichou » est un néologisme combinant « stichok » (« petit poème » en russe) et « chou » (dans l’acception de « gentil »).
La sonorité, et la contrainte, ne sont pas sans évoquer aussi les poèmes courts japonais « Haïku ». Cinq vers composent le « stichou », dont le troisième inscrit une sorte de fracture entre le quotidien et son prolongement inattendu dans la perception poétique que nous en offre Bielecki. Suzanne Arhex a illustré avec grâce et justesse le recueil.
Vous découvrirez avec ravissement ces ressorts inattendus de la poésie d’une âme sensible nourrie des cultures slaves, européenne et japonaise.
Edmond Morrel
Nous empruntons au site « Arts et Lettres » de Robert Paul la biographie d’Isabelle Bielecki :
« Poète, romancière et dramaturge, Isabelle Bielecki est née en Allemagne de père russe et de mère polonaise. Sa famille s’installe en Belgique sous le statut de réfugiés de l’O.N.U. et reçoit la nationalité belge en 1963. Isabelle fera toutes ses études à Bruxelles, couronnées par une licence en traduction. Elle fait carrière dans une entreprise japonaise.
De nombreux poèmes sur le déracinement et la mémoire paraissent dans les Elytres du Hanneton, Oasis, Litteratour et Le Non-Dit. En 2003 elle publie un premier recueil de poésie sur la nostalgie, rêves sous le vent, traduit en néerlandais par H. Bastin.
Il est suivi en 2008 par le recueil : plumes d’Icare, un récit en 69 poèmes sur la passion amoureuse. En 2010 sortent deux recueils : Le Labyrinthe de Papier qui traite de la mémoire et surtout du témoignage qu’est l’écriture ainsi que Petite musique pour cent interprètes ou comment devenir poète qui crée un genre nouveau avec le « stichou » court texte poétique, humoristique ou philosophique, destiné à ouvrir le quotidien à la poésie.
En théâtre, sa pièce la grange fut jouée à l’U.L.B. par la jeune troupe universitaire et interprétée au théâtre de la Place des Martyrs. Cette pièce appartient à une trilogie consacrée au déracinement avec promenade sur l’eau et l’oubli est de vermeil, qui ont fait l’objet de lectures publiques à la Bellone à Bruxelles. De même valse nue consacrée à Camille Claudel et rose des sables à Rimbaud, et à leurs liens avec la passion, la folie et la création.
Son premier roman les Mots de Russie, paru chez E.M.E. en 2005, et couronné en 2007 par le prix littéraire des « Amis des Bibliothèques de la Ville de Bruxelles », nous livre une page sur le destin des déracinés de l’Est après la Deuxième Guerre mondiale.
Fragments d’Eros rassemble six auteurs de nouvelles érotiques, dont Isabelle Bielecki avec l’amour à marée basse et l’oeuf à la coque.
Isabelle Bielecki collabore au festival international de poésie « la lyre émigrée » et participe au spectacle littéraire itinérant « naître à l’Est écrire à l’Ouest ». De même, elle présente régulièrement des auteurs belges dans le cadre du Grenier Jane Tony dont elle est la secrétaire générale. » Robert Paul