Editions Jourdan
A l’occasion de la publication de ses « Mémoires », Henri Vernes nous a accordé un long entretien consacré aux livres qui l’ont formé et influencé et aux écrivains rencontrés. Il nous parle d’Alexandre Dumas, de Blaise Cendrars, de Jean Ray, de Henri Charrière, mais aussi d’écrivains de l’aventure tombés aujourd’hui dans l’oubli comme Louis Boussenard ou Paul d’Ivoi. Lors d’une prochaine rencontre, il évoquera son propre travail de romancier, son style, son inspiration.
Comme beaucoup d’entre ceux qui visitent ce site, je n’ai jamais oublié le premier « vrai » livre, c’est à dire sans images, que j’ai vraiment lu. « Trafic aux Caraïbes », le n° 206 de la collection « Marabout Junior » fut ce livre-là qui me fit entrer à la fois dans la fiction romanesque et dans le style littéraire.
La première phrase de ce roman de 152 pages, chaque fois qu’il m’arrive de la relire, ne cesse de renouveler l’enchantement dans lequel elle me plongea lorsque je le déchiffrai pour la première fois : « Port-au-Prince, la Cité-des-Mille-Tambours, la Ville-des-Nuits-qui-Hurlent, n’avait pas volé ces surnoms que lui donnait Bob Morane qui, ce soir-là, assis sur son balcon, dans les ténèbres presque totales, la regardait luire doucement sous lui, telle une grande bête aquatique et lunaire allongée au bord du vaste miroir d’argent de la baie. »
Edmond Morrel