Le directeur du Théâtre de Poche à Bruxelles évoque le « Stabat Mater »
Du 3 au 21 mai 2011, Roland Mahauden propose sa mise en scène du « Stabat Mater » d’Antonio Tarantino. Dans cet interview réalisée à l’époque où les répétitions commençaient, Mahauden évoque ce texte religieux du 13e siècle transposé par l’écrivain italien dans la misère de son pays natal. La pièce est jouée dans la traduction de Michèle Fabien, avec Jean-Marie Pétiniot dans le rôle de Marie.
Edmond Morrel
Présentation sur le site du Théâtre de Poche :
« La misère n’est pas seulement l’affaire des pauvres
Marie, fille-mère, ex-prostituée, vit de petits trafics. Elle attend Jean le père de Jésus, qui l’a larguée quand elle était enceinte lui préférant « ce gros tonneau de femme qui pue comme une roue de gorgonzola ». Et Jésus a disparu. Marie nous conte à sa façon l’attente de Jean, le moins que rien, de surcroit obsédé sexuel, et la recherche de son « sacré beau Jésus de fils qui est allé se foutre dans la merde de la politique avec sa bande et sa Madeleine, cette petite pute de HLM ». Elle court de commissariat en commissariat, à la recherche de Jésus éructant sa souffrance, son angoisse, sa frayeur.
C’est la langue de la misère que nous entendons, mais jamais une langue misérable. Une langue à vif où dans une énergie folle les mots vociférés et les phrases répétitives révèlent la rugissante énergie de l’être humain blessé au plus profond de sa condition. L’obscénité et la vulgarité croisent une incroyable et fulgurante lucidité. »