Le voyage en Courlande

Un superbe récit de voyage

Quel livre !
Un récit comme on rêverait d’en écrire lorsque l’on a voyagé dans des provinces éloignées de tout et pourtant si proches.
La Courlande n’est pas un pays imaginaire… mais elle aurait pu l’être.
C’est peut-être là que réside cette infime ligne de partage qui sépare la réalité de la fiction. Jean-Paul Kauffmann a choisi de la franchir avec tout ce qui fait du journaliste un écrivain : l’allégresse, la curiosité, la mélancolie, l’empathie, mais surtout cette liberté laissée à l’émotion de dépasser l’objectivité.
Car c’est à un voyage subjectif que nous invite Jean-Paul Kauffmann : parti à la recherche du souvenir d’un amour de jeunesse, il prend le prétexte d’un article à écrire pour visiter la Courlande, une des provinces de la Lettonie. Et nous partons ainsi, comme dans un roman policier, à la recherche d’une trace de cette jeune femme. L’article ne sera jamais écrit. Mais il donnera naissance à ce livre qui nous dira, en fin de lecture, si l’écrivain-narrateur a retrouvé la jeune femme.
Le voyage sera fait de rencontres. Suivant le précepte de Stendhal, il faut laisser l’autre se raconter. Ne pas se placer dans la hâte.
Jean-Paul Kaufmann évoque aussi Marguerite Yourcenar (portrait à vif de l’auteure du roman « Le coup de grâce », dont l’action se situe en Courlande) et Simenon qu’il admire. De ce dernier il rappelle que le premier roman s’intitulait « Pietr le Letton ».

Ecouter Jean-Paul Kauffmann est une invitation au voyage qu’est son très beau livre…
A lire toutes affaires cessantes…

Edmond Morrel

présentation de l’éditeur :

La Courlande, pays de nulle part ? Longtemps occupée par les Soviétiques, interdite d’accès jusqu’en 1991, cette contrée des confins bordée par la mer Baltique surgit aujourd’hui intacte avec ses ciels
infinis, ses forêts, ses plages désertes et ses châteaux en ruine détenus naguère par les barons baltes, descendants des chevaliers Teutoniques.
Poursuivant une très ancienne histoire d’amour, Jean-Paul Kauffmann a succombé à l’attraction de cet ailleurs, dernière écluse entre le monde slave et le monde germanique.
Ce récit de voyage est aussi une enquête sur la disparition : il s’agit de retrouver la trace d’une jeune Courlandaise, d’un chercheur de tombes, d’un monarque français…
Retrouver aussi un pays, autrefois une anomalie historique, aujour-
d’hui à la recherche de son âme.

Jean-Paul Kauffmann est l’auteur, entre autres, de L’Arche des Kerguelen (1993), de La Chambre noire de Longwood (1997) et de La Maison du retour (2007).

Courlande de Jean-Paul Kauffmann Fayard, 300 p., 19,50 €.