Avec le livre sonore, découvrez une autre façon de lire
En écoutant Simone Veil lisant les pages qu’elle consacre à son enfance, extraites de son autobiographie (« Une vie »), on découvre une nouvelle dimension au rapport entre le lecteur et le livre. Le premier devient auditeur et le second se transforme en une « voix ».
Une émotion différente s’installe lors des huit heures d’écoute du disque gravé en format MP3 et publié par « AUDIOLIB ».
Simone Veil ne lit que le premier chapitre, « Une enfance Niçoise ». Le reste du livre est magistralement donné à écouter par Marie-Dominique Bayle.
Le texte n’est pas joué, il est lu. C’est peut-être dans cette distance de la voix qui se met en retrait du texte, ne le force pas, ne l’interprète pas que réside la magie d’une nouvelle découverte de l’oeuvre littéraire.
Valérie Levy-Soussan rappelle à juste titre que la lecture à voix haute a été longtemps une pratique courante. La capacité de lecture était dans les siècles passés l’apanage d’une minorité. Le livre n’était pas répandu comme il l’est de nos jours. La difficulté d’accès au livre, contenu et objet, trouvait son remède dans la lecture à haute voix.
Aujourd’hui, notre société nomade et mobile nous place souvent et longtemps parfois dans des conditions où la lecture n’est pas possible : conduite de véhicule, déplacement dans les transports en commun, etc. L’écoute n’est pas entravée dans ces moments-là que l’on peut consacrer à des livres lus.
Le catalogue de « Audiolib » est riche d’œuvres contemporaines, parfois lues par leurs auteurs (Eric Emmanuel Schmitt, Philippe Grimbert, Jean Echenoz par exemple) ou par des comédiens (Jean-Claude Dauphin, Thibault de Montalembert, André Dussolier, etc ) ou encore par des journalistes radio (Thierry Fréret).
Une nouvelle collection paraît cet été au catalogue et rassemble déjà 5 auteurs phares de la littérature classique : Proust (« L’indifférent » lu par André Dussolier), Victor Hugo (« Claude Gueux » lu par Jean-Claude Dauphin), Maupassant (« Le Horla », lu par Michael Lonsdale), Zola (« Pour une nuit d’amour » lu par Robin Renucci) et Flaubert (« Un coeur simple » lu par Marie-Christine Barrault).
Certains titres bénéficient de « bonus » qui les rendent encore plus passionnants à découvrir. ne citons comme exemple que le disque « Claude Gueux » dans lequel on peut entendre la lecture par Robert Badinter du discours de Victor Hugo contre la peine de mort !
Profitez de cet été et des longues transhumances automobiles pour découvrir cette autre manière de lire et de voyager…l’écoute.
Edmond Morrel