« Histoire d’Alice, qui ne pensait à rien (et de tous ses maris, plus un) » de Francis Dannemark

« Histoire d’Alice, qui ne pensait à rien (et de tous ses maris, plus un) » de Francis Dannemark (Robert Laffont)

Les titres des romans de Francis Dannemark déploient sur la couverture de chacun de ses livres une poésie faussement désuète. L’habitude du titre long en fait une sorte de rituel, une initiation nécessaire à l’entrée en lecture. « Histoire d’Alice, qui ne pensait à rien (et de tous ses maris, plus un) », avec un pareil développement, le dernier opus du romancier- poète Dannemark ne fait pas exception.

Roman paradoxal : le personnage central, Alice, raconte à son neveu ses huit mariages dont elle ne retient que les bonheurs même si son bilan conjugal a fait d’elle, à huit reprises, une veuve. Paul, son neveu, écoute hypnotisé le récit de cette succession de deuils et de résiliences. Ecrit avec un détachement « british », ce roman aurait pu être l’oeuvre d’un romancier anglais du début du siècle. De Chesterton, dont un aphorisme particulièrement adapté figure en exergue, il adopte le goût du paradoxe ; d’Agatha Christie la jubilation de piéger le lecteur.

Alice a eu ô combien raison de confier à Paul, son confident, la tâche d’écrire ce qu’elle lui a confié : la mémoire de quelques anges qui furent autant époux qu’enchanteurs. Sans ce livre, ils auraient disparu à jamais et avec eux, l’émerveillement que nous procure ce voyage dans le temps – plus d’un demi siècle – et dans l’espace – Alice a suivi ses maris sur presque tous les continents.

Le projet existe d’une adaptation au cinéma. Francis Dannemark et la romancière Véronique Biefnot se sont attelés déjà à l’écriture du scénario. Dans la foulée, ils ont pris goût à écrire à quatre mains comme en témoigneront une nouvelle (à paraître dans la revue MARGINALES de l’automne 2013) et un roman en cours d’écriture.

Nous avons rencontré Francis Dannemark à Uccle dans sa maison qui nous a paru so british

Edmond Morrel, 12 août 2013, Uccle