Ce roman fait le portrait hallucinant de l’immédiat après-guerre : de novembre 1918 au 14 juillet 1920 Pierre Lemaître nous entraîne dans le sillage de personnages dont il fait le miroir des derniers jours de la « Grande Guerre » et des mois qui ont suivi. Ce roman picaresque, mené tambour battant, démontre une fois encore que la fiction nous en dit bien davantage sur nous que l’Histoire. Pour quelles raisons ? Sans aucun doute l’émotion joue-t-elle un rôle éminent. Lemaître nus en fait ici l’imparable démonstration. Vous n’oublierez pas les personnages de Maillard et Péricourt, poilus survivants enchaînés l’un à l’autre par l’amitié indéfectible née sous les obus ; Merlin, fonctionnaire de la République incorruptible ; Louise petite fille incarnant tous les innocents de toutes les guerres ; Pradelle cynique profiteur des marchés juteux qu’entraîne dans son sillage de boue et de sang l’innombrable charnier humain.
Nous avons rencontré Pierre Lemaître qui évoque aussi les écrivains auxquels il rend hommage, ceux qui furent témoins et protagonistes de 14-18 (Barbusse, Dorgelès, Genevoix, Remarque, Céline..) mais aussi Louis Guilloux (Dont Gallimard publie la correspondance échangée avec Albert Camus) à qui il a emprunté la figure inoubliable de Joseph Merlin, personnage du roman « Le sang noir ».
Ecoutez cet entretien qui, à n’en pas douter, vous donnera l’irrépressible envie d’en lire davantage.
Pierre Lemaître nous lit aussi un extrait de son roman.
Edmond Morrel