Dans ce livre aussi passionnant qu’érudit, Jacques Duquesne nous raconte en quelque sorte une histoire de l’humanité. Il nous dit dans cette interview comment il organise ce triple travail de romancier, d’historien et de biographe. Il nous dit aussi de quelle manière ses derniers livres (Jesus, Marie, Judas…) se sont imposés à lui, dans une chronologie où chacun alimentait la nécessité du suivant.
« Satan va mal » constate Duquesne, avant de s’interroger « Et si le mal venait de l’homme ? »… A cette question correspond une interrogation identique pour Dieu : l’homme a créé Dieu, il devait créer le diable…
La vraie question : si Dieu existe et s’il est bon, comment peut-il admettre que le mal existe aussi…question qui traverse les croyances…
C’est à une histoire passionante de la représentation du Diable que se livre l’écrivain : femme, animal, ange déchu, sorcière…Il raconte les exorcismes,la persécution des sorcières, les phénomènes de possession, les effets de la séparation de l’église et de l’état. Abordant l’époque contemporaine, il évoque Freud pour qui dieu et le Diable sont des mythes, il aborde aussi le développement de religions dont les excès conduisent aux intégrismes.
Baudelaire avait cette formule fulgurante : « la plus grande ruse du diable était de faire croire qu’il n’existait pas… ».
Mais, en refermant ce livre on s’interroge : la question centrale n’est-elle pas celle de la responsabiité… ? « L’attribuer à un diable quelconque est trop facile, enfantin »…dit Duquesne. Trop humain pourrait-on dire ?
Edmond Morrel