Il arrive que dans les élites universitaires il soit de bon tonde faire reproche au philosophe André Comte-Sponville d’être à la fois clair et pédagogue, comme s’il s’agissait là de défauts ! Ces critiques s’adressaient aussi naguère à Albert Camus, comme si rendre la philosophie accessible était condamnable. Dans ce livre d’ entretiens avec François L’Yvonnet, le philosophe – que nous avions découvert avec l’irremplaçable « Petit traité des grandes vertus » – fait le bilan de la pensée qu’il a élaborée, comme Montaigne, au fil des quarante années qu’il a consacrées à chercher les voies d’une certaine sagesse dont l’objectif est peut-être la conscience et le bonheur de vivre
Nous avons rencontré André Comte-Sponville à Bruxelles et avons abordé avec lui quelques unes des questions ( naissance d’une vocation, enfance, rapports entre philosophie et littérature, fonction de la philosophie…) qu’il développe dans les 600 pages de cet ouvrage qui trouvera sa place naturelle dans la bibliothèque de l’honnête homme.
Edmond Morrel, Bruxelles le 10 septembre 2015
« Citons une dernière fois la formule de Montaigne, qui pourrait servir de titre à notre livre : “C’est chose tendre que la vie, et aisée à troubler…” La philosophie, pour la plupart d’entre nous et quoi qu’ait pu prétendre Épicure, n’abolit pas ce trouble, toujours possible, mais rend cette tendresse-là un peu plus précieuse, un peu plus consciente, un peu plus réfléchie, un peu plus forte, un peu plus libre, un peu plus sage… Puis il y a le plaisir de penser, qui est l’un des plus vifs qui soient ! »
André Comte-Sponville