La Belgique existe ! Deux mois par an, elle s’étend de Saint Idesbald au Zoute

Les petites mythologies belges de Jean Marie Klinkenberg : à déguster !

…Il faut le donner à lire à tous ceux que la Belgique intrigue, surprend, étonne, démange, irrite, aveugle ou assourdit, tous ceux qui veulent savoir comment son unité de façade se maintient tant bien que mal (« façadisme » est devenu un néologisme de l’urbanisme bruxellois !), tous, Flamands, Wallons, Roi, Reines, Princes et Princesses, Bruxellois et Zinnekes, cyclistes et golfeurs, amateurs de Kriek et de Rodenbach grenadines, tous doivent se plonger cet été, au volant de leur kwistax, dans la lecture des petites mythologies du nouveau Barthes belge…
Vous en sortirez ravi comme un enfant au visage saupoudré de sucre impalpable mais inquiet tout de même que le vent n’emporte sa gauffre de Liège ou de Bruxelles sur la digue de Saint Idesbald…et qu’une mouette républicaine ne vienne l’avaler sans crier gare…

Edmond Morrel

Présentation de l’éditeur « les impressions nouvelles »

« La cuisine belge est mijotée, prolongée, poursuivie, reconduite. Elle a fait de la répétition son rite. Prenez la frite, par exemple, parangon du mets belge. Sa texture a son secret, sa croustillance a son mystère, mystère jamais percé par ces étrangers qui, à Rio ou à Tombouctou, s’épuisent à offrir à leur clientèle de simples verges flaccides et graisseuses. Eh bien, le secret est simple ; il s’énonce en une règle limpide : à la maison comme à la friterie, la friteuse frit toujours deux fois. Comment s’étonner que la Belgique perdure et soit continuellement reconduite, si sa cuisine obéit secrètement à un principe de reprise ? »

Quoi de commun entre le club de football d’Anderlecht et la semaine du bon langage ? Entre Quick et Flupke et le chocolat Côte d’Or ? Entre les « navetteurs » et la monarchie ? Une même question : y a-t-il une culture propre à la Belgique ? On en débat depuis près de deux siècles, et, sur ce thème, croyants et iconoclastes se déchirent. Mais si la controverse paraît inépuisable, c’est que la culture est pensée trop souvent comme une essence. Le présent essai entend plutôt l’aborder comme un effet de discours. Dans sa quête, l’auteur se donne les armes de l’anthropologie et de la sémiotique, mais aussi et surtout celles d’une ironie à la fois implacable et complice. Le ton de ce petit livre évoque irrésistiblement celui des Mythologies de Roland Barthes.