Editions in8 dans la collection Alter Ego
Le dernier roman de Daniel Soil est ancré dans la période où se situe la rencontre des protagonistes du livre. 1968 est présent à chaque instant du récit que Soil jalonne de références culturelles qui permettent de dater l’histoire dans l’effervescence de ces années charnières entre deux mondes.
Il est publié dans une collection « Alter ego » qui semble évoquer l’écriture du livre : la recherche de l’autre, l’exploration du passé, l’investigation des occasions manquées et expérience littéraire…aussi bien l’écriture…que la lecture…
La phrase de Gide qui ouvre le livre semble indiquer que l’écriture est un voyage. celui auquel l’ami décédé voulait inviter le narrateur ? Cette question traverse tout le livre et la quête du narrateur Antoine Jamar. Le dernier opus de Soil est un livre-nostalgie, livre-discothèque, livre-cinémathèque, livre-bibliothèque.
Ce livre érudit témoigne d’une époque et nous permet de mesurer la distance que peuvent créer quatre décennies, si elles sont cruciales comme elles le furent pour le narrateur autant, à n’en pas douter, pour l’écrivain qui signe ici avec la sincérité du coeur un ouvrage ciselé.
Edmond Morrel
Présentation du livre sur le site de l’éditeurIn8
« Aujourd’hui Tommy est mort. Il était jeune. Nous sommes tous jeunes. Sauf Papa. Nous découvrons le monde, la lutte des classes – cette expression que plus personne n’a l’air de vouloir comprendre –, nous découvrons que le monde n’est pas comme nous voudrions. Nous avons 20 ans, l’art nous tend les bras et nous l’attrapons avec volupté. Le cinéma, la musique et les livres nous construisent. L’amitié est belle mais ambiguë parfois, Marianne à portée de cœur mais il faut passer sur tant d’a priori.
Aujourd’hui Tommy est mort et je sais enfin pourquoi il voulait tant que je lise André Gide qui ne me quittera plus.
Aujourd’hui, à la fin des années 60, le monde est vertigineux mais tout est possible. »