Une pièce qui place sous le regard ironique mais empathique de Pascal Vrebos les scandales, les amours, les calculs et les cynisme de la cour d’Angleterre et de la raison d’Etat.
Le théâtre de Vrebos nous avait habitué à l’habileté des mécaniques dramatiques que l’auteur manigance dans son île de Patmos où il se retire chaque été avec décors, intrigues et personnages. Il s’attaque ici à forte partie, digne à la fois du grand Will et de Tom Stoppard : la comédie cruelle de la raison d’état qui se résume à la devise : « il faut remettre de l’ordre ».
Nous avions déjà rencontré le dramaturge Pascal Vrebos à l’occasion de la sortie de ses « Oeuvres théâtrales » aux Editions Le Cri et nous écrivions en conclusion de la diffusion de l’interview, « Rencontrer Pascal Vrebos hors de ses studios quotidiens, c’est découvrir un auteur attachant, intelligent, sensible et profondément humain. Observateur attentif de la condition humaine, il la raconte avec la vraie intelligence de ceux qui ne condamnent pas, mais qui veillent à ne jamais être dupes. ». Il n’y a rien à ajouter ni à enlever à ce bref portrait de Vrebos lorsque ce dernier s’attaque à une entreprise doublement périlleuse comme celle de « Lady Camilla ». Le premier danger réside dans le choix d’adapter pour le théâtre un sujet aussi médiatique, connu de la panète entière, filmé, photographié, enregistré jusqu’à la nausée. Le second réside précisément dans le choix du langage théâtral pour traiter de ces personnages qui semblent fabriqués idéalement pour la télévision scintillante ou le papier glacé.
Vrebos s’est joué de ces deux difficultés avec brio et intelligence, mais aussi,et surtout, avec sensibilité. Il n’a pas fait un « copié/collé » de ce que tout le monde connaît ou croit connaître. Il a construit autour de ce « ménage à trois » pour reprendre le titre d’un brillant essai de Marc Roche, une comédie grinçante qui nous donne à voir les déchirements intimes, les abysses de noirceur, les fragilités et les lâchetés de ces marionnettes qui ont pour obligation de ne pas vivre d’amour, si ce n’est au risque d’être sacrifiés au nom de « l’ordre ».
La mise en scène de Fabrice Gardin valorise avec finesse et efficacité la subtilité de jeu de chacun des comédiens, dont aucun ne joue à « ressembler ». On n’a pas fini de s’interroger sur ces sombres arcanes que sont les jeux de pouvoir : l’actualité qui embrase les dictatures qui se croyaient invulnérable donne un écho particulier à la comédie que signe Vrebos. L’invention dramatique, à l’instar de la fiction romanesque, nous donne peut-être des clés de compréhension du monde ? Elle nous encourage en tous cas à ne jamais cesser de l’interroger.
Edmond Morrel
Présentation sur le site du Théâtre des Galeries :
La Reine est aux abois. Le Royaume chancelle sous le coup des intrigues et des frasques. La passion, le devoir, l’innocence alimentent un vaudeville shakespearien.
Lady Di, Charles et Camilla, le trio infernal joue à cache-cache et se déchire dans le bruit, l’imposture et la fureur.
Pièges, coups de théâtre, imbroglio : la comédie de la comédie.
Le ménage à trois qui a fait vaciller l’un des plus anciens trônes du monde et défrayé la chronique internationale est une tragi-comédie où se mêlent le drame et l’innocence, l’arrogance et le doute, le flegme et la violence, les fastes et les frasques, la tradition et la modernité.
Camilla Parker Bowles, Diana Spencer et le prince Charles d’Angleterre. Deux ennemies jurées et un arbitre. Sans oublier Andrew, le mari trompé mais complaisant de Camilla, les enfants écartelés, la reine dépassée, l’aristocratie choquée, le monde politique et l’Église déchirés.
De la rencontre passionnelle entre Camilla et Charles au mariage de celui-ci avec Diana qu’il trompait encore la veille de la cérémonie, de Buckingham Palace à Highgrove House en passant par le château de Windsor, Pascal Vrebos apporte un éclairage nouveau sur cette fable qui a stupéfié le monde et changé définitivement notre regard sur la monarchie britannique.
La saga entre Camilla, Diana et le prince Charles se passe en même temps en vase clos et sous l’œil des journalistes du monde entier, dans une Angleterre prise entre la tradition et la modernité.
Entre chronique et étude de mœurs, Pascal Vrebos dévoile les dessous de ce ménage à trois made in England.
Une incursion mouvementée dans un monde ignoré, et souvent fantasmé.