« Esclaves heureux » de Tom Lanoye

Il arrive tellement rarement d’être sidéré par la perfection d’un roman qu’on se retrouve dépourvu de qualificatifs pour le désigner. « Esclaves heureux », de Tom Lanoye (magistralement traduit en français par Alain van Crugten), appartient à cette catégorie exceptionnelle de romans que l’on classe immédiatement au rayon « classiques », à côté de Romain Gary et Hugo Claus, pour ne citer que deux écrivains du siècle passé.

Dans « Esclaves heureux » vous serez hypnotisés par le phrasé, ému par le style, transcendé par l’histoire. Des personnages comme les deux homonymes Tony Hanssen, le policier sud africain Vusi Khumalo, le tycoon chinois Bo Xiang vous resteront gravés dans la mémoire, de même que les nombreuses pages d’anthologie que vous aurez envie de relire (à voix haute ) une fois le livre terminé, ce roman que vous n’aurez pas lâché après en avoir lu la première ligne « Nous retrouvons Tony Hanssen dans la touffeur caniculaire d’un été aux effluves malsains »…

Attention, chef d’oeuvre !

Edmond Morrel le 3 septembre 2015

Quelques sites pour en savoir davantage sur Tom Lanoye :

- un Site consacré à la culture flamande
https://ikverstajeniet.wordpress.com
– le site de l’auteur
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Tom_Lanoye
- le site des éditions « La différence » dirigées par Colette Lambrichs

Sur le site de La Différence :
« Deux Tony Hanssen, parfaits homonymes, flamands l’un et l’autre, tous deux en manque d’argent, dérivent dans des pays lointains.L’un, looser sans illusions, a quitté son milieu bourgeois provincial et ses études universitaires pour courir le monde d’un bateau de croisière à l’autre. Habitué à user de ses charmes auprès de riches passagères, il se trouve à Buenos Aires, gigolo de la vieille épouse d’un mafieux chinois, Bo Xiang, après avoir perdu gros dans la plus grande maison de jeu de Macao.L’autre, informaticien surdoué et arrogant, a fui la Belgique après la faillite de la banque qui l’employait. Les dirigeants voulaient lui faire porter le chapeau. Avec, dans ses bagages, des clés USB pleines de secrets d’affaires, il s’introduit dans une réserve naturelle d’Afrique du Sud pour traquer un animal protégé, ce qui peut lui rapporter gros.Les deux Tony se rencontrent en Asie et, par l’intermédiaire de Bo Xiang, s’apercevront que leurs destins sont liés. Avec ces deux Flamands projetés dans le monde, Tom Lanoye fait une nouvelle fois un portrait grinçant de la Flandre et à travers elle, de l’Europe dont elle est « le nombril malodorant ». Ces deux homonymes ne peuvent oublier leurs racines, leur petit pays plat aux idées étriquées, symbole d’un Occident usé qui contamine les autres continents. »