« quelqu’un de bien » un livre coordonné par l’asbl « amarrage »
Avec ces six récits de vie, l’ouvrage d’Isabelle Seret, (accompagnatrice en récit de vie et sociologie clinique ) écrit en collaboration avec Nathalie Van Inis et Elisabeth Jauniaux, (sociologues attachées à l’asbl Amarrage ) donne la parole à six protagonistes ayant bénéficié du projet « Cap Solidarité ». Cette plongée dans une expérience déterminante pour les jeunes gens qui en bénéficient est à la fois émouvante et enthousiasmante.
Ainsi, la rencontre avec l’autre, dans tous les sens du terme, (ces jeunes sont « immergés » pendant trois mois dans un village du Bénin) devient une formidable résilience. Les auteures du livre nous racontent aussi comment l’écriture de ces récits de vie s’est mise en place : un témoignage particulièrement riche d’enseignement sur la valeur de la parole, du récit, du partage de parole.
Nous avons rencontré, à quelques semaines de sa parution, les auteures du livre, ainsi que Naëlle et Julien, deux des protagonistes de l’expérience « Cap Solidarité ».
(Nous avions rencontré déjà, il y a quelques années, Juliette qui avait elle aussi bénéficié d’un séjour de rupture et en avait ramené, parmi d’autres projets, celui d’une exposition de photographies. les bénéfices des ventes étaient destinés à payer une délicate opération ophtalmologique que devait subir le chef du village où Juliette avait passé trois mois.
Edmond Morrel
Pour en savoir davantage sur « Cap Solidarité » et l’asbl Amarrage : une newsletter et un site.
Introduction du livre :
« Le projet « Cap Solidarité » s’adresse à des jeunes adolescents de 15 à 18 ans, en grande difficulté, pour lesquels un éloignement du milieu de vie semble nécessaire et pour lesquels d’autres mesures se sont avérées insuffisantes. Il peut s’agir de jeunes ayant commis des actes de délinquances mais aussi et surtout des jeunes en conflit avec leur entourage, en panne de projet scolaire, déconnectés de la vie sociale, accros à diverses substances ou technologies, etc. Cette expérience d‘éloignement et de rupture n’est pas une fin en soi mais constitue un moyen pour le jeune de s’interroger sur qui il est, sur ses valeurs, sur la relation qu’il entretient avec les autres, sa famille et ses amis. Elle lui permet aussi de créer de nouveaux liens et de se remobiliser sur son projet individuel, objectif central de l’action. Il n’est pas aisé de rendre compte des effets liés à un tel dispositif. Elisabeth Jauniaux et Nathalie van Innis, sociologues de formation et toutes deux formées en thérapie brève et Isabelle Seret, formatrice et accompagnatrice en récit de vie et sociologie clinique, se sont penchées sur la mise en valeur de ces parcours. Ce qui réunit fondamentalement notre trio est le fait de prendre au sérieux la parole d’autrui. »